TANZANIE
Nom officiel | République unie de Tanzanie (TZ) |
Chef de l'État et du gouvernement | Samia Suluhu Hassan (depuis le 19 mars 2021) |
Capitale | Dodoma |
Langues officielles | Anglais, swahili |
Unité monétaire | Shilling tanzanien (TZS) |
Population (estim.) |
65 444 000 (2024) |
Superficie |
945 500 km²
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Histoire
Ce sont les Arabes et les Perses qui ont commencé à coloniser l'Afrique de l'Est au xviie siècle et au xviiie siècle, les Portugais n'ayant pris pied que sur quelques points côtiers pour l'installation de leurs comptoirs. L'intérieur est resté pratiquement inexploré jusqu'au xixe siècle.
À Zanzibar, la population shirazi fit appel aux sultans d'Oman pour chasser les Portugais qui venaient s'installer dans l'île. Le commerce des esclaves et des épices y deviendra rapidement florissant, au point que les sultans y transférèrent leur capitale en 1832 pour mieux contrôler le commerce sur l'ensemble de la côte est-africaine.
Les premières expéditions commanditées le cas échéant par les compagnies commerciales ou des sociétés de colonisation européenne furent organisées sur le continent à partir de la côte. Peu à peu, ces régions devinrent l'enjeu de rivalités coloniales.
Le Tanganyika et Zanzibar ont suivi pendant longtemps des destins séparés qu'il faut brièvement retracer.
Le Tanganyika avant l'indépendance
L'évolution des institutions
La conférence de Berlin (1884-1885), qui partagea l'Afrique en zones d'influence au profit des puissances coloniales européennes, décida d'attribuer une partie de l'Afrique de l'Est à l'Allemagne impériale pour le compte de laquelle une société de colonisation, dirigée par le professeur Karl Peters, venait de faire l'acquisition d'une vaste superficie de terrains.
La gestion de ces territoires fut abandonnée d'abord à une compagnie commerciale, mais, après 1890, l'Allemagne pratiqua une politique d'administration directe dans la Deutsche Ost-Afrika. Cette politique fut rude (confiscation des terres déclarées « terres de la Couronne », répressions sanglantes des révoltes dont la plus spectaculaire fut l'insurrection Maji-Maji en 1905-1906, etc.), mais elle permit de commencer à équiper le territoire (réseau routier et portuaire) et de mettre en valeur les zones les plus fertiles (sisal, coton...).
Pendant la Première Guerre mondiale, Anglais et Allemands s'affrontèrent durement au Tanganyika. La défaite de l'Empire allemand ayant entraîné la perte de ses colonies africaines, la Deutsch Ost-Afrika fut divisée en trois territoires : le Tanganyika, le Ruanda et le Burundi, tous placés sous mandat de la Société des Nations. La Grande-Bretagne fut désignée en 1919 pour administrer la Tanganyika au nom de l'organisation internationale (le Ruanda et le Burundi étant confiés à la Belgique selon le même statut).
Conformément à sa politique coloniale habituelle (et au mandat qu'elle avait reçu de la Société des Nations), la Grande-Bretagne utilisa le système de l'indirect rule pour gérer cette nouvelle possession : les habitants des territoires sous mandat ne deviennent pas des sujets britanniques mais sont seulement « protégés » par la Grande-Bretagne, les clauses du mandat interdisant toute modification unilatérale du statut par la puissance mandataire.
L'administration du Tanganyika, définie pour l'essentiel par le Tanganyika Order in Council, reposait sur l'institution du gouverneur, désigné par la Couronne et assisté par un Conseil exécutif (Executive Council), dont les fonctions étaient purement consultatives. Un Conseil législatif (Legislative Council) fut créé plus tard, en 1926, mais sa représentativité était faible puisqu'il ne comprenait guère à l'origine que des membres nommés et des fonctionnaires (officials) de Sa Majesté ; au surplus, il était présidé par le gouverneur. Ce conseil (dont la composition a quelque peu varié dans le temps) était chargé de discuter les lois applicables à la colonie, mais ne disposait pas à proprement parler du pouvoir législatif (le gouverneur pouvait toujours opposer son veto[...]
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Écrit par
- Bernard CALAS : professeur de géographie à l'université de Bordeaux-III-Michel-de-Montaigne
- Marie-Aude FOUÉRÉ : post-doctorante rattachée au Centre d'études africaines de l'École des hautes études en sciences sociales
- Franck MODERNE : professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
Classification
Médias
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