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TAON

Insecte ressemblant à une grosse mouche dont la femelle des espèces tropicales est vectrice de maladies parasitaires.

Classe : Hexapodes ; ordre : Diptères ; sous-ordre : Brachycères ; section : Orthorhaphes

Appartenant au même sous-ordre que les mouches, les taons s'en distinguent par des critères peu visibles : les antennes sont dépourvues d'arista (longue soie) et, lors de l'émergence, l'adulte ou l'imago se libère de l'exuvie nymphale par une fente dorsale longitudinale, d'où le terme d'orthorrhaphe. Il n'y a pas de puparium (enveloppe dure en forme de tonnelet) autour de la nymphe. Les Tabanidés se rencontrent dans le monde entier à l'exception des régions arctiques. Ils sont représentés par quelque 3 500 espèces réparties en 120 genres, dont 200 espèces vivent en Europe. Ils sont divisés en trois sous-familles : les Pangoniinés, les Chrysopsinés et les Tabaninés.

De taille moyenne à grande (de 6 à 30 mm), les taons sont de couleur terne et sombre et leur vol est souvent très rapide (de 15 à 50 km/h). Les adultes se nourrissent de nectar et de pollen, mais les femelles sont principalement hématophages. Deux espèces sont très communes en Europe : le taon des bœufs, Tabanus bovinus (de 19 à 24 mm), dont les femelles importunent rarement l'homme, et le taon des pluies, Haematopota pluvialis, plus petit (de 8 à 12 mm), qui s'attaque à l'homme après une approche silencieuse, et dont les piqûres sont très douloureuses. Les taons s'attaquent essentiellement aux grands vertébrés et plus volontiers aux animaux de robe noire. Les grands taons africains sont capables de percer le cuir des éléphants et des rhinocéros. Certaines espèces exotiques piquent aussi les reptiles de grande taille.

La présence d'eau est nécessaire durant la vie larvaire. Après l'accouplement, les femelles déposent les œufs fusiformes dans l'eau, sur les feuilles de plantes aquatiques ou sur la terre, sur un sol humide, agglomérés en séries plus ou moins régulières. Plusieurs espèces peuvent se développer dans l'eau saumâtre ou salée. Chez une espèce américaine du genre Goniops, la femelle « couve » sa ponte cachée sous une feuille, ce qui est rare chez les diptères. Les larves sont aquatiques ou terrestres. Contrairement aux asticots de mouches, elles possèdent une tête, petite et sclérifiée, totalement rétractile dans le thorax. Les deux premiers stades larvaires ne se nourrissent pas, en revanche les suivants sont très voraces et dévorent d'autres insectes, des mollusques et des vers. Ces larves peuvent vivre plusieurs mois en Europe et hiverner selon les climats. Après 6 à 8 mues, la larve se transforme en nymphe, à l'abri chez certaines espèces d'un cocon fabriqué avec des débris végétaux (Chrysops). Les mâles éclosent les premiers et se réunissent en nombre parfois considérable près du lieu d'émergence des femelles.

Les taons femelles peuvent transmettre, par piqûres, de nombreuses maladies animales et humaines comme des trypanosomiases variées, la tularémie ou l'anthrax. Les piqûres répétées et le prélèvement de sang sur les cheptels peuvent entraîner des chutes de productivité laitière notables. Les éleveurs utilisent des insecticides ou des répulsifs, la diversité des habitats larvaires des taons ne permettant pas leur destruction systématique.

— Martine MAÏBECHE

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