TARBES
Préfecture des Hautes-Pyrénées, Tarbes comptait 42 870 habitants (en 2013) et forme, avec quatorze communes voisines, une communauté d’agglomération de près de 80 000 habitants. Dans la région Midi-Pyrénées (intégrée depuis 2016 dans la nouvelle région Occitanie), Tarbes se situait au deuxième rang, loin toutefois derrière Toulouse, près de dix fois plus peuplée. Son pôle urbain rayonne sur 84 communes où réside une partie de sa population active. L'ensemble forme ainsi une aire urbaine de plus de 115 000 habitants, deux fois moins peuplée que celle de Pau, sa concurrente, rattachée administrativement à la région Nouvelle-Aquitaine voisine, alors que leurs deux villes-centres sont éloignées de 45 kilomètres seulement.
Dans la plaine de l'Adour, la capitale de la Bigorre est l'une des grandes villes du piémont pyrénéen, dont l'activité a longtemps été fondée sur les échanges entre la montagne proche et son avant-pays.
Ville-marché, elle bénéficie d'une excellente situation sur les grandes voies de circulation (route, autoroute A64, voie ferrée) conduisant de Toulouse à Bayonne, tracées au pied de la chaîne qui les domine brutalement au sud. À Tarbes, ou à proximité, viennent se greffer sur ces axes les routes qui pénètrent dans la montagne et desservent par Lourdes, Bagnères-de-Bigorre, Argelès-Gazost..., les stations de sports d'hiver et plusieurs vallées méridiennes (nord-sud) qui, faute d'infrastructures suffisantes et en raison de l'altitude de la ligne de crête, ne permettent pas des relations directes avec l'Espagne dans cette partie centrale de la chaîne.
Ville de garnison, dotée de haras nationaux depuis 1806, Tarbes fut, après 1871, le siège d'un important arsenal militaire qui en fit une ville ouvrière. L'équipement des Pyrénées pour la production de houille blanche et le rôle actif joué en ce domaine par la Compagnie des chemins de fer du Midi lui ont apporté de gros établissements (constructions électriques, matériel ferroviaire...) filiales de grands groupes industriels. L'éloignement du front pendant la Première Guerre mondiale a conforté cette fonction industrielle. Cette situation géographique joua à nouveau en faveur de l'agglomération de Tarbes, dans l'entre-deux-guerres, et y attira d'autres industries stratégiques (constructions aéronautiques Morane-Saulnier et moteurs d'avion Hispano-Suiza), hors de portée des bombardiers allemands.
De ce fait, Tarbes a sans doute négligé les activités tertiaires qui ont permis, dans les années 1960, à Pau de faire figure de capitale d'une entité qui ne vit jamais le jour, les « Pays de l'Adour », la division administrative rattachant les deux villes à des régions différentes. Dans le domaine universitaire, le contraste est frappant : Pau est devenu le siège d'une grande université, rapidement émancipée de la tutelle de Bordeaux, tandis que Tarbes, trop tard candidate à cette fonction, est dotée seulement d'une École d'ingénieurs depuis 1962, d'un IUT et d'antennes universitaires de Toulouse.
C'est pour la ville un sérieux handicap, d'autant plus grave que ses industries connaissent, depuis les années 1970, une très grave crise : fermetures d'usines, réductions d'effectifs... Les constructions mécaniques et électriques (Ceraver, Alstom) ont été durement affectées tandis que l'Arsenal, pilier de la vie industrielle, rattaché en 1989 à l'entreprise nationale GIAT industries (ministère de la Défense, devenue Nexter), a vu passer ses effectifs, en deux décennies, de 3 000 à quelques centaines. Des pertes que ne compense pas le maintien de la production dans la construction aéronautique (Daher, ancienne filiale d’EADS, installée à proximité de l’aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées).
Une page de l'histoire de[...]
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Écrit par
- Robert MARCONIS : professeur des Universités à l'université de Toulouse-Le-Mirail
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Médias