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AZIZ TAREK (1936-2015)

Homme d’État irakien, Tarek Aziz fut vice-Premier ministre (1979-2003) et ministre des Affaires étrangères (1983-1991) dans le gouvernement baasiste de Saddam Hussein.

Né le 28 avril 1936 dans le nord de l’Irak, près de Mossoul, au sein d’une famille de confession catholique chaldéenne, Tarek Aziz, de son vrai nom Tarek Hanna Mikhaïl Issa, étudie l’anglais au futur collège des beaux-arts de l’université de Bagdad. Attiré par le nationalisme arabe, il est touché par les écrits de Michel Aflak, le théoricien du parti Baas qu’il rejoint en 1957, et entame une carrière de journaliste l’année suivante. C’est pour plaire aux membres du parti, en majorité musulmans, qu’il adopte le nom de Tarek Aziz (terme arabe signifiant « passé glorieux »).

Au début des années 1960, il fait la rencontre de Saddam Hussein à Damas, à l’occasion du congrès du parti Baas, et travaille pour la presse baasiste en Syrie. En 1969, il est nommé rédacteur en chef du journal officiel du parti,Al-Thawra, tandis que Saddam Hussein en est le responsable de l’information. Ils resteront proches jusqu’à la chute du régime irakien en 2003. De 1974 à 1977, il est ministre de l’Information, et siège à partir de cette date au Conseil de commandement de la révolution (C.C.R.), l’organe du pouvoir mis en place après le coup d’État militaire de 1968.

Lorsque Saddam Hussein accède à la présidence, en 1979, Tarek Aziz est nommé vice-Premier ministre et se verra confier le portefeuille des Affaires étrangères en 1983. Il survit à une tentative d’assassinat en avril 1980, dont la responsabilité est attribuée à Téhéran et qui sera plus tard présentée par Saddam Hussein comme l’une des raisons justifiant la guerre menée contre l’Iran (1980-1988). Au lendemain de l’invasion du Koweït par l’Irak, le 2 août 1990, les efforts diplomatiques de Tarek Aziz n’empêchent pas son pays de perdre rapidement tout soutien, y compris parmi ses alliés traditionnels. Lui qui a plaidé la cause de l’Irak devant l’O.N.U. et qui est régulièrement l’invité d’émissions d’information occidentales du fait de sa maîtrise de l’anglais se voit néanmoins retirer le portefeuille des Affaires étrangères après que les forces irakiennes ont été chassées du Koweït.

En tant que ministre des Affaires étrangères, il fut, avec ses lunettes et son éternel cigare aux lèvres, le visage de l’Irak aux yeux du monde occidental, emportant le soutien des États-Unis dans la guerre de son pays contre l’Iran et consolidant la reprise des relations diplomatiques entre Bagdad et Washington, tout en renforçant les liens militaires et économiques avec l’Union soviétique.

Il ne joue plus qu’un rôle modeste dans les manœuvres diplomatiques qui précèdent la guerre d’Irak (2003-2011) et se rend aux forces de la coalition le 24 avril 2003, peu après la chute de Bagdad. D’abord détenu par les Américains, il est transféré dans une prison irakienne en juillet 2010. Il est condamné une première fois en 2009 à quinze ans d’emprisonnement pour « crimes contre l’humanité » dans l’affaire de l’exécution de quarante-deux commerçants en 1992, puis à sept ans pour son rôle dans les exactions contre les Kurdes dans les années 1980. Il est condamné à mort en octobre 2010 pour « meurtres avec préméditation visant à éliminer des partis et des personnalités religieuses », allusion notamment à la répression menée contre les chiites par le régime baasiste dans les années 1980. La sentence n’est pas appliquée, le président irakien Jalal Talabani ayant refusé de signer l’ordre d’exécution, et c’est à l’hôpital de Nassiriya que Tarek Aziz s’éteint, le 5 juin 2015.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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    ...honorable : entre le 15 décembre 1990 et le 15 janvier 1991, le secrétaire d'État américain, James Baker, est autorisé à rencontrer son homologue irakien, Tarek Aziz. Ces entretiens, d'autres plus discrets, entamés du côté français notamment, des actions partout dans le monde en faveur de la paix restent...