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TARN

Le plus gros affluent de la Garonne, et même plus abondant qu'elle, le Tarn arrive de l'est, partage son cours et son bassin entre le Massif central et la plaine aquitaine, reçoit vers la fin le renfort de l'Agout sur sa rive gauche, puis celui de l'Aveyron sur sa rive droite, et, après Moissac, verse à la Garonne 230 mètres cubes par seconde. Le bassin s'étend sur 15 700 kilomètres carrés ; le débit spécifique est ainsi de 14,6 litres par seconde et par kilomètre carré ou 460 millimètres. Ses 375 kilomètres de longueur s'étirent entre les cotes 1523 et 60.

Le Tarn naît au flanc sud du mont Lozère, plonge rapidement jusqu'à la rencontre des Causses (bloc calcaire enkysté dans le cristallin), subit des ruptures de pente dans son canyon, au pas de Souci, puis au saut du Sabo, au contact des Ségalas granitiques et du bassin sédimentaire d'Albi. L'Agout vient de l'Espinouse dans le socle hercynien et trouve le sédimentaire peu avant Castres. De même, l'Aveyron descend du Rouergue (Rodez), puis traverse le bas Quercy.

Le régime pluvio-nival de l'amont (Fontchalettes), avec maximum d'avril, creux profond d'août, reprise en novembre et rétention sensible en février, se dégrade vers l'aval en régime pluvial avec sommet en janvier et minimum d'août.

Sur le Tarn même, les étiages extrêmes ne sont pas trop sévères. Les Grands Causses ont un effet régulateur. Le plus faible débit enregistré au Pinet, à la sortie du canyon, en août 1949, est de 5 mètres cubes par seconde ou de 1,9 litre par seconde et par kilomètre carré, mais l'Agout, dépourvu des mêmes réserves, tombe bien plus bas (0,3 l . s—1 . km—2), et le Viaur plus encore (0,01 l . s—1 . km—2), de sorte qu'à Moissac le Tarn rampe jusqu'à 1 litre par seconde et par kilomètre carré.

Les crues sont plus redoutables. Toutes les conditions sont réunies : pentes accentuées, encaissement du lit, convergences du réseau, puissance des précipitations océaniques ou méditerranéennes qui affectent également le Tarn.

Il en résulte des records impressionnants ; en mars 1930 : 19 kilomètres à l'heure de vitesse entre Florac et Les Vignes, 19 mètres de hauteur à Saint-Sulpice, à l'arrivée de l'Agout, une montée de 6,30 m en vingt-quatre heures et finalement de 11,49 m à Montauban dans la plaine, 8 000 mètres cubes par seconde à Moissac, le rapport des extrêmes étant de 500.

Les pluies les plus intenses provoquent des inondations catastrophiques sans équivalent ailleurs en France.

Le Tarn apporte une contribution modeste à l'énergie hydro-électrique : vingt-sept ouvrages totalisant une puissance installée de 440 mégawatts fournissent annuellement moins de 1,3 milliard de kilowattheures. L'étrange beauté de certains sites lui valent une réputation touristique justifiée.

— Jean de BEAUREGARD

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