TAXIES
Les conditions « internes » de la réponse taxique
L'âge, le sexe, le stade de développement, l'état endocrine, l'état saisonnier, etc. ont une influence importante sur le sens et l'intensité du comportement orienté. Les larves de Drosophiles sont photonégatives (elles s'éloignent d'une source de lumière) alors que les adultes sont polyphasiques (phases négatives et positives alternantes). Les larves de Termites (Calotermes flavicollis) sont photonégatives ; les nymphes passent au cours de leur vie nymphale de la photonégativité à la photopositivité en traversant une phase d'indifférence ; les adultes sont photopositifs peu après la mue imaginale et deviennent faiblement photopositifs après le début de leur fonctionnement reproducteur. Dans le même temps, les larves, qui étaient géo-indifférentes, passent à la géonégativité (montent) au cours de leur vie nymphale pour donner des adultes géonégatifs au moment de l'essaimage, mais géopositifs après la pariade quand ils s'enfoncent dans le bois ou dans le sol avant de creuser leur copularium (P.-P. Grassé, 1942 ; G. Richard, 1950).
Tout cela évoque la manière dont, en fonction des variations physiologiques d'un animal, les éléments simples ou complexes du milieu peuvent devenir « significatifs » et contribuer à l'organisation du comportement orienté s'achevant par l'« acte consommatoire » des éthologistes, ce qui a été abondamment décrit pour les Vertébrés ou pour les Insectes.
Beaucoup de chercheurs ont montré que les animaux comme les Rats, les Souris, les Drosophiles présentent des différences dans leurs réactions taxiques en fonction de leurs caractéristiques génétiques. Jean Médioni a prouvé que, chez les Drosophiles mutantes « bar » dont les yeux et les ganglions optiques sont réduits, le seuil absolu des réactions à la lumière blanche est cent fois plus élevé que chez les Drosophiles sauvages. En comparant plusieurs souches de phénotype sauvage prélevées dans des populations naturelles d'origine géographique très diverse, le même auteur a mis en évidence des différences héréditaires dans les photoréactions. Hirsch et ses collaborateurs ont sélectionné artificiellement des souches de Drosophila melanogaster, en rapport avec la phototaxie et la géotaxie ; ils ont analysé les conditions chromosomiques des comportements taxiques et montré l'additivité des contributions des trois paires de chromosomes I, II et III dans les systèmes polygéniques commandant la géotaxie.
Les phénomènes nerveux d'additivité et de sensibilisation jouent un rôle important dans l'établissement des réponses taxiques : le gaz carbonique, les drogues, divers agents comme les ébranlements mécaniques sensibilisent les animaux à l'action de facteurs de l'environnement, peut-être seulement parfois par un effet éveillant sur des centres nerveux non spécifiques.
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Écrit par
- Gaston RICHARD : professeur à la faculté des sciences de Rennes
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