Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

TAYLOR PAUL BELVILLE dit PAUL (1930-2018)

Un chorégraphe éclectique

Taylor a reçu de nombreux honneurs, dont la Medal of Arts remise par Bill Clinton en 1993, la Légion d’honneur pour sa contribution à la culture française en 2000 et un New York Dance and Performance (« Bessie ») Award en 2012 pour l’ensemble de sa carrière. Le répertoire de ce chorégraphe voyageur aux multiples facettes totalise près de cent cinquante œuvres. Au début des années 2000, Taylor nous livre Black Tuesday (2001), Antique Valentine (2001), Dream Girls (2002),PrometheanFire(2002),In the Beginning (2003) et Le Grand Puppetier (2004). Infatigable, toujours à la recherche de pistes inexplorées, qu'elles soient musicales ou chorégraphiques, il crée Klezmerbluegrass (2004), sur de la musique traditionnelle klezmer, Spring Rounds (2005), sur une musique de Richard Strauss d'après François Couperin, Banquet of Vulture (2005), sur une musique de Morton Feldman, et Troilus et Cressida (2006), sur une musique d'Amilcare Ponchielli. De Sueños que se repiten (of Recurring Dreams) est une pièce créée en 2007 sur des musiques latines et Changes est un spectacle qui a été présenté en avril 2008 sur du rock de l'ancien groupe américain The Mamas and the Papas. Évoquant la guerre de Sécession, BelovedRenegade(2008) est sobre et mélancolique, faisant appel, dans des lumières crépusculaires, au talent et à l’interprétation des danseurs. GossamerGallants et The Uncommitted, pièces créées en 2011, évoquent, non sans ironie, les relations humaines : sentiment de solitude éprouvé au milieu de la foule pour la première ; irrésistible guerre des sexes transposée dans le monde des insectes et parodiée pour la seconde. House of Joy (2012) met en scène la ronde des pensionnaires d’une maison close. American Dreamer (2013) et Perpetual Dawn (2013) témoignent de la vitalité créatrice de Paul Taylor qui se considère – non sans coquetterie – comme un « artisan de danse ». C’est aussi en 2013 qu’il invente un nouveau programme, intitulé « Create with Taylor », qui permet de percevoir l’alchimie d’une chorégraphie en assistant au processus de création. En 2014, il crée Marathon Cadenzas sur la musique de Raymond Scott. Parallèlement, il consacre beaucoup de temps à sa jeune compagnie Taylor 2 tout en restant très attentif aux danseurs de la compagnie Paul Taylor, qu'il auditionne toujours personnellement, ne laissant jamais à un autre le choix de ses futurs interprètes.

Paul Taylor a aussi publié quelques ouvrages : Private Domain (1987), consacré à ses mémoires ; Why I makedances (2008), un texte pour le quotidien Wall Street Journal ; Facts and Fancies (2013), une fiction biographique.

Un film documentaire sur la carrière de Paul Taylor et de sa compagnie, intitulé Dancemaker, a été réalisé par Matthew Diamond. Sorti en 1998, il est nommé dans la catégorie du meilleur film documentaire l’année suivante, lors de la soixante-et-onzième cérémonie des oscars.

Ce maître de la modern dance est décédé le 29 août 2018 à Manhattan. Il était resté simple, se considérant comme un « travailleur de la classe ouvrière » ayant appris, au cours du temps, à mieux transmettre ses chorégraphies. Avant de disparaître, il avait nommé Michael Novak, membre de sa compagnie, directeur artistique pour lui succéder. Sa toute dernière pièce, Concertiana, créée alors qu’il avait quatre-vingt-sept ans, a été donnée en mars 2018 au Lincoln Center (New York).

— Bérengère ALFORT

— Agnès IZRINE

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification