TCHAD
Nom officiel | République du Tchad (TD) |
Chef de l'État et du gouvernement | Mahamat Idriss Déby (depuis le 20 avril 2021) |
Capitale | N'Djamena |
Langues officielles | Arabe, français |
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
19 094 000 (2024) |
Superficie |
1 284 000 km²
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Article modifié le
La république du Tchad s'étend, au centre du continent africain, sur la partie orientale du bassin hydrographique du lac Tchad. Sa superficie est de 1 284 000 kilomètres carrés répartis du désert du Sahara à la savane soudanienne, et sa population était estimée à plus de 16,9 millions d'habitants en 2021. La république du Tchad, proclamée le 28 novembre 1958, a accédé à l'indépendance le 11 août 1960.
Dernière colonie conquise par la France, le Tchad fut la base de départ de la résistance militaire française à l'Allemagne au cours de la Seconde Guerre mondiale. Depuis l'indépendance, l'ancienne puissance coloniale est restée l'ultime « faiseuse de roi », en intervenant plusieurs fois militairement. Le pays vit depuis les années 1960 une alternance de moments d'apaisements relatifs interrompus par la reprise des conflits armés. Les régimes répressifs se succèdent, tandis que les accords de paix, souvent mal respectés, ne permettent pas de lancer les processus politiques nécessaires à un règlement des conflits.
L'agriculture et l'élevage, pratiqués dans des conditions souvent difficiles en raison du lent assèchement de la région, ont longtemps été les seules ressources économiques de ce pays pauvre et enclavé. Captés par l’élite, les gains de l’exploitation du pétrole lancée en 2003 n’ont pas les résultats économiques escomptés.
Géographie
Entre le tropique du Cancer et le 8e parallèle de latitude nord, le territoire de la république du Tchad – qui s’étend sur 1 259 000 km2 – présente des milieux très contrastés depuis le Sahara central jusqu'aux confins du monde équatorial. Situé au contact entre populations blanches d'origine arabe et populations noires, entre nomades et sédentaires, entre musulmans, animistes et chrétiens, le Tchad est soumis à des tensions structurelles internes, dans un face-à-face entre un « Nord » et un « Sud », dont les phases aiguës ont été marquées par une succession de conflits et de guerres civiles depuis l'indépendance. S’y ajoutent les facteurs externes de déstabilisation dans un contexte géopolitique régional qui fait peser des menaces sur les régions frontalières, dans le Nord autrefois (guerre contre la Libye), puis le Sud – exposé aux débordements des rébellions en République centrafricaine (RCA) –, dans la région du Ouaddaï (Est) – qui, depuis 2003, subit les conséquences des guerres civiles au Soudan – et, enfin, dans l’Ouest, frappé par les exactions de Boko Haram.
Diversité physique et humaine
Les frontières tchadiennes avec la RCA et le Niger résultent de l'organisation territoriale des colonies françaises d'AEF et d'AOF. Celles avec le Cameroun et le Soudan ont en revanche été définies par des traités internationaux franco-allemands et franco-britanniques. La frontière nord, objet d'un contentieux avec la Libye, fut un des enjeux de la guerre entre les deux pays voisins : le colonel Kadhafi revendiquait les 100 000 kilomètres carrés de la « bande d'Aouzou » en raison d'un accord conclu en 1935 par Laval et Mussolini. Jamais ratifié, celui-ci prévoyait une cession de ce territoire à la colonie italienne ; le litige a été porté devant la Cour internationale de La Haye qui a débouté la Libye en 1994.
Ainsi délimité, le Tchad correspond à la partie orientale de la vaste cuvette de son lac éponyme. Dans la zone la plus déprimée du Djourab, l'altitude s'abaisse à 175 mètres. Le lac lui-même se trouve dans une position plus élevée, à 280 mètres, en arrière du barrage dunaire de l'erg du Kanem. Il est alimenté pour près de 85 % par le Chari. Le débit moyen de celui-ci dépasse 1 000 m3/s à N'Djamena mais, en année de sécheresse, le déficit peut excéder les 50 % – les maxima et minima moyens se situent[...]
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Écrit par
- Marielle DEBOS : doctorante en science politique à Sciences Po, (Paris, attachée temporaire d'enseignement et de recherche à l'université de Paris-I-Sorbonne
- Jean-Pierre MAGNANT : maître de conférences d'histoire des institutions
- Cécile PETITDEMANGE : doctorante en anthropologie et sciences politiques à l'université de Genève (Suisse) et à l'École des hautes études en sciences sociales, Paris
- Roland POURTIER : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
TCHAD, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
AFRIQUE-ÉQUATORIALE FRANÇAISE (A-ÉF)
- Écrit par Alfred FIERRO
- 500 mots
-
BAGUIRMI ROYAUME DU
- Écrit par Alfred FIERRO
- 386 mots
La fondation du royaume du Baguirmi entre le lac Tchad et le Chari se situe vers la fin du xvie siècle. Selon la tradition, un groupe de chasseurs kinga, sous la conduite de Birni Mbese ou de Dokkenge, aurait fondé Massenya et obligé les populations de la région à rejeter la domination des Bilala....
-
BOKO HARAM
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 1 379 mots
...territoires, et ne peuvent que constater l’incapacité de l’État nigérian à régler la situation. Les incursions de Boko Haram au Cameroun, au Niger et au Tchad, son offensive contre la ville frontalière nigériane de Baga, au bord du lac Tchad en janvier 2015, aboutissent finalement à la constitution d’une... -
BORNOU
- Écrit par Martin VERLET
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