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TCHAD

Nom officiel

République du Tchad (TD)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Mahamat Idriss Déby (depuis le 20 avril 2021)

      Capitale

      N'Djamena

        Langues officielles

        Arabe, français

          Unité monétaire

          Franc CFA

            Population (estim.) 19 094 000 (2024)
              Superficie 1 284 000 km²

                Article modifié le

                Évolution politique depuis l'indépendance

                Le régime autoritaire de Tombalbaye (1960-1975)

                François Tombalbaye - crédits : Keystone-France/ Gamma-Keystone/ Getty Images

                François Tombalbaye

                L' indépendance fut proclamée le 11 août 1960 par François Tombalbaye. Le premier chef d'État du Tchad indépendant neutralisa rapidement les opposants en les éliminant politiquement sinon physiquement. Son principal rival, Gabriel Lisette, fut contraint à l'exil. Le 19 janvier 1962, tous les partis politiques, excepté le PPT, furent interdits. Mais, malgré les menaces qui pesaient sur les cadres qui refusaient de rallier le système du parti unique, la résistance continua. Le 16 septembre 1963, à Fort-Lamy, un cortège se forma à la suite d'une réunion tenue chez Djibrine Kherallah : les leaders de l'opposition furent arrêtés, la répression policière fit une trentaine de morts.

                Le lancement de l'emprunt national, en avril 1964, fut mal accueilli dans les campagnes. Les paysans et éleveurs, notamment dans le nord, l'est et le centre du pays, subissaient déjà les comportements abusifs des fonctionnaires majoritairement issus du sud. En octobre 1965, les paysans de Mangalmé, dans le centre du Tchad, se révoltèrent contre les collecteurs d'impôts qui profitaient de la levée des taxes pour les dépouiller. D'autres jacqueries paysannes éclatèrent dans le centre et dans l'est.

                C'est dans ce contexte de révolte qu'Ibrahim Abatcha créa le Front de libération nationale du Tchad (Frolinat) à Nyala, ville du Darfour au Soudan. Ce mouvement, qui ne recrutait que dans les milieux musulmans – à l'exception de quelques personnalités sudistes –, adopta une plate-forme révolutionnaire et anti-impérialiste à forte connotation religieuse. Initialement implantée dans le centre et l'est, la rébellion gagna du terrain et s'étendit en 1968 à la région désertique du Borkou Ennedi-Tibesti (BET), qui avait été administrée par l'armée française jusqu'en 1964. La répression brutale de l'armée, loin d'écraser la rébellion, suscitait de nouvelles résistances. Les dissensions qui minaient néanmoins le mouvement s'aggravèrent en février 1968 avec la mort de son fondateur, qui fut remplacé par Abba Siddick. Avec la fragmentation du Frolinat, plusieurs leaders émergèrent : Hissène (ou Hissein) Habré à la tête des Forces armées du Nord (FAN), Goukouni Oueddei avec les Forces armées populaires (FAP), Acyl Ahmat (remplacé après sa mort en 1982 par Acheikh Ibn Oumar) avec le Conseil démocratique révolutionnaire (CDR), pour ne citer que les principaux chefs politico-militaires. Le 21 avril 1974, quand ils capturèrent deux Français et un Allemand, Hissène Habré et Goukouni Oueddeï apparurent dans les médias français et internationaux ; l'ethnologue Françoise Claustre resta trois ans otage des rebelles dans le massif désertique du Tibesti.

                Le Frolinat bénéficiait de l'appui de la Libye qui jouait cependant des divisions du mouvement, en soutenant simultanément ou successivement les différentes factions. En 1973, le colonel Kadhafi occupa la « bande d'Aouzou », dans l'extrême nord du pays. Quant à l'ancienne puissance coloniale, elle soutenait activement le président Tombalbaye ; en 1969, l'armée française intervint avec des hommes engagés directement dans les combats, portant des coups très durs à la rébellion. Si l'expédition prit officiellement fin en juin 1970, l'appui militaire se poursuivit bien au-delà.

                Le tournant nationaliste de la politique de Tombalbaye n'était pourtant pas du goût des Français. En 1973, le PPT fut dissous et remplacé par le Mouvement national pour la révolution culturelle et sociale (MNRCS), parti dont tout Tchadien était automatiquement membre et cotisant. Sous prétexte de retour à l'authenticité, des jeunes ainsi que des cadres sudistes furent contraints de subir l'initiation traditionnelle du[...]

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                Écrit par

                • : doctorante en science politique à Sciences Po, (Paris, attachée temporaire d'enseignement et de recherche à l'université de Paris-I-Sorbonne
                • : maître de conférences d'histoire des institutions
                • : doctorante en anthropologie et sciences politiques à l'université de Genève (Suisse) et à l'École des hautes études en sciences sociales, Paris
                • : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Tchad : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Tchad : carte physique

                Tchad : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Tchad : drapeau

                Tchad : découpage administratif - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Tchad : découpage administratif

                Autres références

                • TCHAD, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AFRIQUE-ÉQUATORIALE FRANÇAISE (A-ÉF)

                  • Écrit par
                  • 500 mots

                  Jusqu'en 1883, les possessions françaises d'Afrique équatoriale ont été administrées par un officier de marine portant le titre de commandant supérieur des Établissements français du golfe de Guinée. Le 16 décembre 1883, l'administration du Gabon est détachée de celle...

                • BAGUIRMI ROYAUME DU

                  • Écrit par
                  • 386 mots

                  La fondation du royaume du Baguirmi entre le lac Tchad et le Chari se situe vers la fin du xvie siècle. Selon la tradition, un groupe de chasseurs kinga, sous la conduite de Birni Mbese ou de Dokkenge, aurait fondé Massenya et obligé les populations de la région à rejeter la domination des Bilala....

                • BOKO HARAM

                  • Écrit par
                  • 1 379 mots
                  ...territoires, et ne peuvent que constater l’incapacité de l’État nigérian à régler la situation. Les incursions de Boko Haram au Cameroun, au Niger et au Tchad, son offensive contre la ville frontalière nigériane de Baga, au bord du lac Tchad en janvier 2015, aboutissent finalement à la constitution d’une...
                • BORNOU

                  • Écrit par
                  • 2 591 mots
                  Les récits légendaires, que corrobore l'histoire, font remonter l'empire bornouan à l'ancien royaume du Kanem qui se formadans les régions nord et nord-est du Tchad. Comme de nombreux peuples d'Afrique occidentale (les Yoruba, les Peuls du Fouta-Djalon), les Kanouri se donnent une origine...
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