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TEBALDEO ANTONIO TEBALDI dit (1463-1537)

Poète de cour ferrarais, Tebaldeo est, avec Serafino Aquilano, un des représentants les plus caractéristiques de la poésie maniérée du xve siècle.

On le trouve tour à tour au service des Bentivoglio à Bologne, des Este à Ferrare, des Gonzague à Mantoue, de Léon X à Rome. Il fut précepteur d'Isabelle d'Este, puis secrétaire de Lucrèce Borgia qu'il célèbre dans ses poésies. Il jouit de l'amitié d'hommes célèbres de son temps (Bembo, Castiglione, Raphaël) et de la faveur des princes et des pontifes. Archiprêtre dans le diocèse de Vérone en 1525, il acheva sa vie dans la gêne à Rome, après avoir perdu sa bibliothèque et ses biens durant le sac de 1527.

La poésie de Tebaldeo eut de son temps un énorme succès qui dépassait le cadre de l'Italie. Ses églogues pastorales pour la scène, ses épîtres amoureuses ou historiques, ses trois cents sonnets dénotent, outre une étonnante facilité de versification, une tendance à exagérer les artifices poétiques de ses maîtres à écrire, Ovide et surtout Pétrarque. Il en résulte un pétrarquisme intellectualiste et précieux qui se caractérise notamment par une exploitation systématique et hyperbolique des métaphores les plus bizarres et des situations amoureuses les plus factices. Mais les compositions de l'âge mûr, mises au jour par des publications récentes ou des textes encore inédits, révèlent un poète plus sincère, au style sobre et équilibré, qui ne manque pas d'intensité de sentiment ni de vigueur dramatique, notamment dans ses poésies historico-politiques. Tebaldeo prolonge la tradition des versificateurs de cour italiens du xive siècle et annonce de loin la poésie maniérée de Marino au xviie siècle.

— Adelin Charles FIORATO

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