TECHNIQUES DE STIMULATION CÉRÉBRALE
La stimulation magnétique transcrânienne
Principe, indications et mécanisme d’action
La stimulation magnétique transcrânienne (TMS) agit sur l’activité cérébrale selon le principe de l’induction, telle que la décrit le physicien anglais Michael Faraday en 1831. Un courant électrique en circuit fermé génère un champ magnétique qui peut modifier les systèmes électriques qui l’environnent. Lorsqu’on place une bobine de cuivre au-dessus du crâne d’un patient et qu’on y fait circuler un courant, on génère un champ magnétique agissant sur le cerveau à une profondeur de 2 centimètres. La répétition de la création d’un champ magnétique va permettre une stimulation répétée appelée train d’impulsion, ou r-TMS pour repetitivetranscranialmagnetic stimulation.
On distingue les r-TMS rapides dites à haute fréquence et les r-TMS lentes dites à basse fréquence. Selon leur intensité, on peut moduler le fonctionnement cérébral de différentes façons : les basses fréquences, inférieures à 1 hertz, inhibent le fonctionnement cérébral, tandis que celles supérieures à 1 hertz ont un effet excitateur.
La stimulation électrique des neurones activerait de manière directe la production de neurotransmetteurs, comme la sérotonine, la dopamine et le GABA. Dans la dépression, on essaye de corriger une asymétrie de fonctionnement en stimulant une zone spécifique du cerveau : le cortex dorsolatéral préfrontal.
L’indication de TMS la plus étudiée est la dépression résistante. On propose également la TMS dans les hallucinations résistantes de la schizophrénie. Elle est reconnue comme méthode thérapeutique aux États-Unis et dans plusieurs pays d’Europe. En France, les autorités de santé ne la reconnaissent pas comme un soin conventionnel et ne la remboursent pas, ce qui en limite l’utilisation.
Procédure
La TMS se pratique chez un patient éveillé lors de séances d’une durée de 15 à 30 minutes. Différents paramètres sont établis en fonction du patient et de sa pathologie : durée de la cure, fréquence des séances, intensité du champ magnétique, nombre de trains de stimulation, site de stimulation et forme de la sonde. Une sonde en forme de papillon, ou « sonde en huit », est fréquemment utilisée ; elle permet de stimuler de manière plus focalisée en induisant un champ magnétique maximal au milieu du huit. À chaque séance, on détermine le seuil moteur ; il s’agit de l’intensité minimale de stimulation pour induire un mouvement involontaire du pouce, appelé RMT, pour restingmotorthreshold. La mesure de ce seuil va permettre de fixer l’intensité de la stimulation. Cette dernière correspond généralement à 120 % de ce seuil. On repère la zone à stimuler à l’aide d’un neuronavigateur, système modélisant le cerveau en trois dimensions à partir d’une IRM. Une fréquence minimale de cinq séances par semaine pendant quatre semaines est nécessaire pour obtenir un bénéfice thérapeutique. Un autre protocole de soins, appelé iTBS pour intermittent thetaburst stimulation, propose une forme intensive de TMS avec une séance de courte stimulation toutes les heures pendant huit heures, cinq jours par semaine. La TMS doit être principalement proposée comme un traitement aigu d’un trouble. Son intérêt comme traitement de maintenance reste à démontrer.
Contre-indications et effets secondaires
Les contre-indications à la TMS sont l’épilepsie, la grossesse et la présence de matériel métallique dans le corps. Ses effets secondaires sont principalement les céphalées ou la fatigue, chez un quart des patients.
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Écrit par
- Lila MEKAOUI : médecin psychiatre, praticien hospitalier
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