TECHNIQUES DE STIMULATION CÉRÉBRALE

Principe, indications et mécanismes d’action

La stimulation du nerf vague (SNV) consiste à stimuler de manière intermittente le nerf vague gauche par un courant électrique, au moyen d’une électrode reliée à un générateur d’impulsions. Le nerf vague, ou nerf pneumogastrique, est le plus long des douze nerfs crâniens ; il transmet de l’information à destination et en provenance du cerveau.

Depuis les années 1980, la SNV est une alternative thérapeutique dans le traitement de l’épilepsie. Dans cette indication, elle produit une diminution de la fréquence des crises d’épilepsie de 40 %, une amélioration de la qualité de vie et un effet direct sur les fonctions cognitives, notamment la vigilance, la diction et la mémoire. L’amélioration de l’humeur observée chez certains patients épileptiques sous SNV a également suscité l’intérêt des psychiatres pour cette méthode. Les mécanismes d’action précis de la SNV ne sont pas clairement connus, tant dans l’épilepsie que dans la dépression. On évoque un effet global sur l’activité neuronale et des effets sur la plasticité neuronale. Pour autant, son utilisation est autorisée depuis 2005 aux États-Unis pour les patients présentant un épisode dépressif sévère, après réponse insuffisante à au moins quatre traitements antidépresseurs dûment respectés. La stimulation du nerf vague est parfois proposée dans d’autres indications : les troubles anxieux, les migraines chroniques, la maladie d’Alzheimer et l’obésité. En France, l’utilisation de ce traitement demeure à ce jour rare et concerne des cas de dépression résistante.

Procédure

La mise en place du système de stimulation nécessite une intervention chirurgicale réalisée sous anesthésie générale. On implante dans la poitrine, sous la peau, un générateur d’influx, et au niveau du nerf vague gauche, en avant du muscle sterno-cléido-mastoïdien, une électrode. Un délai de quatorze jours est ensuite respecté avant la mise en route du stimulateur. D’un point de vue anatomique, seul le nerf vague gauche peut être stimulé. Il existe effectivement un plus grand risque d’arythmie cardiaque en cas de stimulation du nerf vague droit, car celui-ci innerve le nœud sinusal, ensemble de cellules cardiaques impliquées dans le rythme du cœur. Les paramètres de stimulation sont fixés par le biais du générateur d’impulsions, programmé au moyen d’une télécommande reliée à un ordinateur. On détermine ainsi la fréquence des impulsions, la largeur du signal, l’intensité du courant, les temps de fonctionnement. En début de traitement, le schéma thérapeutique usuel est une stimulation intermittente de 30 secondes toutes les 5 minutes, en continu. Ce schéma est ensuite adapté selon les bénéfices cliniques du patient. Patients ou soignants peuvent déclencher ou suspendre une stimulation grâce à un aimant activant ou désactivant manuellement le système.

Contre-indications et effets secondaires

La SNV est contre-indiquée chez les patients ayant subi une vagotomie bilatérale ou cervicale gauche. Il existe des précautions relatives chez les patients atteints de certaines affections comme l’apnée du sommeil, car la SNV serait susceptible d’augmenter l’incidence de cette pathologie. L’électroconvulsivothérapie et la stimulation magnétique transcrânienne sont possibles chez les patients implantés.

La SNV est généralement bien tolérée. Lors de la pose chirurgicale, les deux complications possibles sont l’infection ou l’hémorragie. Plus d’un tiers des personnes avec SNV décrivent un enrouement de la voix. Chez un patient sur dix, on observe des douleurs pharyngées ou des céphalées. Les autres effets secondaires sont la toux, la dyspnée, des myalgies, des paresthésies. Les effets indésirables peuvent être diminués par la modification des paramètres de stimulation.