YARMOUTH TEL, Israël
Yarmouth après le Bronze ancien
Abandonnée pacifiquement à la fin du Bronze ancien III, vers 2350, Yarmouth n'a été réoccupée qu'à partir du Bronze récent II, vers le xive siècle. L'établissement est dès lors resté confiné dans les limites étroites de l'acropole, sur une superficie huit à dix fois moindre qu'au Bronze ancien, et il n'a plus jamais connu de prospérité comparable à celle du IIIe millénaire.
Un sondage stratigraphique a établi la séquence des occupations dans cette partie du site où les couches archéologiques forment une accumulation de près de sept mètres au-dessus du rocher. Quatre niveaux (Acr-6 à 3) illustrent la succession du Bronze récent II (env. 1400-1250) et de l'Âge du Fer I (env. 1250-1000). À cette époque, Yarmouth n'était plus guère qu'un village, mais elle entretenait des relations avec les sites côtiers qui lui transmettaient des poteries importées de Méditerranée orientale.
Signalons aussi pour cette époque une découverte fortuite d'un intérêt considérable faite dans la ville basse, où une cachette d'objets en bronze a été mise au jour au-dessus des ruines du Palais B. Elle renfermait un fragment d'une grande plaque de bronze portant une inscription royale égyptienne ainsi qu'un assortiment d'objets égyptiens en bronze (une houe, un élément de meuble, des feuilles de revêtement d'un char [ ?], un fragment de vase). Ces objets datent de la XIXe dynastie (xiiie siècle). Ils ont probablement été trouvés ensemble dans l'Antiquité, soit sur l'acropole de Yarmouth, soit dans un établissement des environs, puis transportés sur place et finalement enfouis (vers l'époque byzantine ?) par un colporteur ou par un habitant de Yarmouth qui se proposait de céder ou de refondre les objets.
Les niveaux supérieurs (époques du Fer II, Perse, Hellénistique, Romaine et Byzantine) ont beaucoup souffert de l'érosion et du creusement de murs de terrasses successifs. Au niveau Acr-2, une maison romaine et une citerne souterraine taillée dans le rocher ont été dégagées sur la terrasse inférieure. Les prospections sur l'acropole ont révélé d'autres citernes souterraines et des habitations ruinées d'époque romano-byzantine et, à proximité, des caveaux funéraires contemporains. Ce sont les vestiges d'un village des iiie-ive siècles, probablement le Hiermochôs d'Eusèbe de Césarée, qui occupait le sommet de la colline et qui marque la dernière occupation de Yarmouth.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Pierre de MIROSCHEDJI : directeur de recherche au C.N.R.S., directeur du Centre de recherche français de Jérusalem
Classification
Médias