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TÉLÉCOMMUNICATIONS Histoire

Le télégraphe électrique

Si l'histoire du télégraphe optique peut, dans une certaine mesure, être rattachée aux travaux d'un homme ou plutôt d'une famille, celle du télégraphe électrique résulte autant des progrès dans la connaissance des phénomènes électriques que de l'ingéniosité de nombreux pionniers passionnés par la transmission d'information à distance. On peut même dire que la science de l'électricité a été élaborée pratiquement en même temps que ses applications aux télécommunications.

Les premiers essais

La capacité des phénomènes électriques de se manifester à grande distance de la source quand on utilise des corps conducteurs a fait travailler l'imagination des inventeurs. Il suffit en effet de détecter dans l'installation distante la présence ou l'absence de courant pour transmettre des informations. En 1820, le Danois Hans Christian Œrsted découvre que le « courant électrique » dévie une aiguille magnétique, le sens de la déviation dépendant du sens du courant. La même année, le Français André-Marie Ampère invente l'électroaimant qui met en œuvre ce principe, et propose de l'utiliser pour la communication à distance dans un dispositif comportant autant de fils qu'il y a de lettres différentes à transmettre... donc difficile, sinon impossible à réaliser. Les découvertes essentielles sont alors acquises, mais de nombreux progrès seront encore nécessaires pour arriver à un système viable et fiable.

La première démonstration d'un télégraphe électrique a lieu le 21 octobre 1832 à Saint-Pétersbourg devant le tsar Nicolas 1er, par un diplomate russe, le baron Paul Schilling von Canstadt. Le dispositif est basé sur le principe de la déviation d'aiguilles aimantées par le courant électrique. Schilling devait malheureusement disparaître prématurément en 1837, mais ses travaux lancèrent le mouvement en Allemagne et en Angleterre.

S'inspirant des idées de Schilling, les Allemands Karl Friedrich Gauss et Wilhelm Weber réalisèrent en 1833 la première liaison de télégraphie électrique opérationnelle. Leur ligne fonctionna jusqu'en 1838 entre un laboratoire de l'université de Göttingen et l'observatoire astronomique, à un kilomètre de là. Curieusement, ce système n'eut jamais de suite. C'est en Angleterre et aux États-Unis, à peu d'années d'intervalle, que les premières liaisons virent le jour.

Le premier système commercial en Angleterre

En 1836, un officier de retour de l'armée des Indes, William Cooke, rapporte en Angleterre un exemplaire du dispositif de Schilling qu'il s'était procuré en Allemagne à l'université de Heidelberg. Il s'associe avec un universitaire, Charles Wheatstone, pour perfectionner et exploiter cette invention. Le 12 juillet 1837, les deux hommes font une démonstration dans les faubourgs nord de Londres, sur une liaison de deux kilomètres, devant des représentants de la nouvelle compagnie de chemin de fer Londres-Birmingham. Ce n'est pas l'enthousiasme, malgré l'important besoin de communiquer entre les gares avec le développement du trafic ferroviaire. Ils réussissent finalement à intéresser une compagnie concurrente et le 1er janvier 1839, la première ligne de télégraphie électrique, d'une longueur de vingt kilomètres, est mise en service le long d'un chemin de fer entre Londres et sa banlieue.

Le système de Cooke et Wheatstone est encore complexe : il utilise six fils qui actionnent cinq aiguilles aimantées dont les déviations permettent de désigner les lettres de l'alphabet que l'opérateur distant doit noter au fur et à mesure. Il sera progressivement simplifié pour ne plus comporter que deux puis une seule aiguille et un seul fil, le retour se faisant par la terre. Cooke et Wheatstone adopteront aussi le principe du codage des[...]

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Télégraphe optique : premiers essais - crédits : AKG-images

Télégraphe optique : premiers essais

Claude Chappe - crédits : Eirik Irgens Johnsen/ Museum of Cultural History of Oslo, Norway ; CC BY-SA 4.0

Claude Chappe

Télévision, 1935 - crédits : AKG-images

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