TÉLÉCOMMUNICATIONS Transfert d'information par paquets dans les réseaux
Le mode de transfert paquet
Niveaux physique, liaison, réseau et transport
Afin d'assurer une continuité du mode de transfert paquet sur différents types de support, l'I.S.O. (International Standards Organization) a défini un modèle en sept couches indépendantes, chaque couche fournissant un service standard à la couche de niveau supérieur. Les entités échangées entre deux couches adjacentes sont appelées SDU (service data unit). Deux couches homologues (ou paires) dans des équipements différents échangent des PDU. (protocol data unit). Seules les quatre premières couches, relatives aux aspects du réseau, seront abordées ici.
La couche de niveau 1 (couche physique) est optimisée pour le support physique utilisé (cuivre, coaxial, radio, fibre optique, satellite...). Elle assure la transmission d'éléments binaires entre deux équipements en mode point à point (cas typique des liaisons sur des réseaux à grande distance) ou entre plusieurs équipements en mode point à multipoint et connectés sur un même lien physique ou médium (cas typique des réseaux locaux d'interconnexion d'ordinateurs).
La couche de niveau 2 (couche liaison de données) réalise la connexion entre entités réseaux au-dessus d'une ou plusieurs connexions physiques. Traditionnellement, on découpe cette couche en deux sous-couches. La sous-couche 2.1 est dépendante du niveau physique. Dans le cas d'un raccordement point à point, elle est chargée d'effectuer la transmission bit à bit vers la couche physique et, dans l'autre sens, la délimitation des trames (reconnaissance des paquets) dans le flux de bits reçus de la couche physique, de détecter les erreurs et de multiplexer les différents liens virtuels (gestion de l'index) sur le lien physique. Dans le cas d'un raccordement point à multipoint (réseaux locaux de type Ethernet, Token Ring), le médium physique est fondé sur le principe de la diffusion, chaque terminal émettant vers l'ensemble des autres terminaux connectés. La sous-couche 2.1 (dénommée dans ce cas MAC, medium access control) doit donc, en plus des tâches décrites ci-dessus, contrôler équitablement l'accès des terminaux au médium partagé. Afin de gérer le multiplexage, chaque terminal émetteur indique l'adresse physique (adresse MAC) du terminal destinataire, qui pourra ainsi filtrer, dans l'ensemble des trames reçues, celles qui lui sont destinées. Le terminal émetteur joignant également son adresse MAC, l'ensemble adresse source-adresse destination permet, à l'instar de l'index, d'identifier un lien virtuel entre les deux terminaux. La sous-couche 2.2 (protocole LLC, logical link control) est en charge de l'établissement du lien virtuel (initialisation des paramètres du lien), de la correction d'erreurs et du contrôle de flux (contrôle par le récepteur de la vitesse d'émission). Ignorant des connexions qu'il transporte, le service de correction d'erreurs ne peut être considéré comme absolu, et des précautions devront être prises dans les couches supérieures.
La couche de niveau 3 (couche réseau ou couche paquet) est le dernier niveau traité par le réseau. Elle regroupe l'ensemble des fonctions nécessaires à l'acheminement et à l'établissement des connexions entre les terminaux (signalisation), au relayage dans les commutateurs (ou routeurs) ainsi que la fonction d'identification du chemin optimal entre deux interfaces d'un réseau (routage). Là encore, un multiplexage de plusieurs connexions dans une liaison virtuelle pourra être réalisé grâce à un numéro de circuit virtuel ou, comme pour la sous-couche MAC, par un couple d'adresses source-destination. Le service fourni par la couche 3 au niveau supérieur pourra être, selon le cas, de type « assuré » – la couche 3 effectuera alors des fonctions de correction d'erreurs par retransmission des paquets erronés[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Dominique DELISLE : ingénieur de l'École nationale supérieure de télécommunications de Bretagne, directeur du programme services et réseaux haut débit et I.P., France Télécom R & D
Classification
Médias
Autres références
-
4G, télécommunications
- Écrit par René WALLSTEIN
- 1 573 mots
Le déploiement en France du réseau de communications sans fil de quatrième génération pour les terminaux mobiles, la 4G, engagé en 2012 en direction des entreprises, s’est poursuivi et amplifié en 2013 vers le grand public. La France, comme ses voisins européens, suit ainsi le mouvement initié à...
-
ANTENNES, technologie
- Écrit par Jean-Charles BOLOMEY
- 5 197 mots
- 7 médias
Les possibilités offertes par la propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux naturels sont exploitées à des fins multiples : radiodiffusion, télévision, radar, télécommunications, radionavigation...
Dans toutes ces applications, l'antenne désigne ce composant indispensable au...
-
ATMOSPHÈRE - La couche atmosphérique terrestre
- Écrit par Jean-Pierre CHALON
- 7 816 mots
- 7 médias
...La présence de couches ionisées (particules chargées électriquement) est une autre caractéristique de l’atmosphère qui a retenu depuis longtemps l’attention des spécialistes entélécommunications, en raison de leur aptitude à propager certaines ondes électromagnétiques sur de longues distances. -
BARAN PAUL (1926-2011)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 368 mots
Ingénieur électricien américain, Paul Baran a inventé le concept de réseau distribué et, parallèlement aux travaux de l'informaticien britannique Donald Davies, la transmission de données par paquets. Ces inventions ont fourni les bases d'Internet.
Paul Baran naît le 29 avril 1926...
- Afficher les 47 références