TÉLÉVISION Nouvelles télévisions
Le très large développement de la télévision et sa mise en œuvre dans la quasi-totalité des pays au cours de la seconde moitié du xxe siècle se sont effectués presque entièrement sur la base de la radiodiffusion par émetteurs terrestres. Un tel type de service, même lorsque les conditions locales permettent la réception d'un nombre élevé de programmes différents, reste cependant relativement rigide et uniforme et, en particulier, ne permet qu'un nombre limité de programmes nationaux. L'évolution de la technique a introduit de nouveaux supports de distribution des programmes, ainsi que de nouvelles possibilités tant pour leur production que pour leur utilisation, et de nouvelles formes de services complètement différentes. Ces évolutions ont été rendues possibles par des progrès technologiques considérables intervenus à tous les niveaux et notamment sur les matériels qui concernent le grand public, introduisant des ruptures qualitatives à partir la fin du xxe siècle. « La télévision » n'est plus, même techniquement, un système unitaire, mais se décline sur une grande variété de modes pouvant aller d'un objet nomade (téléphone mobile) à une installation fixe lourde (home cinema haute définition), en offrant toujours plus de diversité et de choix à l'utilisateur. Comme toujours, les aspects économiques, voire sociopolitiques, sont déterminants sur l'évolution et sur les choix. On se bornera ici à un tour d'horizon des aspects techniques les plus importants.
Les nouveaux supports
Les satellites
Un satellite géostationnaire constitue un « point haut » particulièrement bien placé (encore qu'éventuellement un peu lointain) pour un émetteur de télévision. Historiquement, l'utilisation du satellite comme relais de télécommunications a suivi de quelques années (1962) le lancement des premiers satellites artificiels. Il s'agissait, cependant, de satellites en orbite basse, donc à défilement, dont l'utilisation demandait des antennes paraboliques de très grandes dimensions, à pointage asservi. C'est avec de telles installations que se sont effectuées les premières liaisons intercontinentales (Europe-Amérique) de télévision.
Les progrès de la technique spatiale ont ensuite permis la mise en œuvre des satellites géostationnaires, dont l'orbite, unique, est circulaire, équatoriale et de même période que la rotation de la Terre, de sorte que ces satellites paraissent immobiles pour les observateurs au sol, à une altitude d'environ 36 000 kilomètres. L'intérêt de tels satellites, tant en télécommunications qu'en radiodiffusion, est évident, car il n'exigent pas de pointage dynamique de l'antenne.
Le fait qu'il n'existe qu'une seule orbite géostationnaire en fait une ressource naturelle limitée, imposant une planification comme pour les fréquences radioélectriques. Les premiers satellites géostationnaires étaient conçus comme un relais de transmission destiné à des professionnels et nécessitaient, du fait de leur faible puissance par répéteur, une complexité d'installation et un diamètre d'antenne (supérieur à 2 m) inaccessibles aux particuliers. Un service de radiodiffusion directe vers le public n'était concevable qu'avec des antennes de petit diamètre.
Les premières décisions d'attribution des fréquences à des services de radiodiffusion par satellite avaient été prises sur des bases relativement conservatrices et prévoyaient, pour permettre des antennes de petit diamètre, des satellites de forte puissance (200 W) dépassant les possibilités de la technologie spatiale de l'époque (1980). Ces bases se sont révélées pessimistes, les performances des récepteurs étant bien meilleures que ce qui était prévu, et les premiers services se sont en fait développés avec des satellites de puissance moindre (de 10 à 20[...]
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Écrit par
- Dominique NASSE : ingénieur, France Télécom R & D
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