TÉLÉVISION Nouvelles télévisions
La télévision à haute définition
Malgré les progrès substantiels accomplis depuis son invention au milieu des années 1920, la télévision « conventionnelle » reste une approximation assez grossière de la réalité et les principaux paramètres qui déterminent le niveau de cette approximation datent des années 1950. Certains des défauts liés à ces paramètres sont contournables par l'évolution de la technique. Ainsi, le codage composite de la couleur est laissé de côté par la télévision numérique. À la fréquence de trame de 50 Hz, les écrans très lumineux causent un papillotement important (sensiblement moins gênant à 60 Hz, quoique perceptible), mais les dispositifs de doublement de la fréquence d'affichage permettent de le supprimer. Enfin, le remplacement progressif du format standard 4/3 par un format plus large (16/9) s'effectue sans heurt, les téléviseurs pouvant gérer plusieurs formats. Mais l'image reste inapte à être présentée en très grandes dimensions car, dans ces conditions, la netteté est très insuffisante par rapport à une projection optique (diapositive, cinéma) et elle est limitée par les caractéristiques de base de la prise de vues (nombre de lignes, nombre d'images par seconde).
Même s'il est illusoire d'espérer réaliser « une fenêtre ouverte sur le monde » (donnant au téléspectateur la même impression que l'observation directe de la scène réelle) en s'alignant sur les caractéristiques du système visuel humain, il est néanmoins possible d'améliorer les performances de façon à ce qu'une image de grandes dimensions (0,8 m2, à la même distance d'observation que la télévision actuelle pour 0,2 m2) paraisse exempte de défaut. L'idée d'un système « à haute définition » a fait l'objet de travaux importants au Japon dès 1968 et a suscité beaucoup d'intérêt (et de controverses) dans le courant des années 1980.
Après bien des tâtonnements, un format a été reconnu internationalement dans le début de la décennie 1990. Il comporte 1 080 lignes actives de 1 920 points visibles, correspondant à un format d'image de 16/9 avec une grille d'échantillonnage carrée (en l'absence d'entrelacement). Les fréquences trame et image ne sont pas fixées et peuvent, comme rappelé plus haut, être modifiées lors de la visualisation. L'entrelacement est également une option.
Techniquement possible depuis longtemps, la télévision à haute définition n'a réellement démarré (en laissant de côté des essais de longue durée effectués au Japon dès les années 1980) que progressivement vers le milieu de la décennie 2000. En effet, la viabilité économique du système a longtemps été rédhibitoire, notamment l'absence d'écrans de grande taille, de bonne qualité et d'un prix acceptable. Grâce aux progrès des écrans plats, l'image haute définition accessible au grand public est devenue réalité, et en même temps les progrès technologiques à la prise de vue (senseurs comportant plusieurs millions de points) et au traitement numérique ont rendu acceptable ou négligeable le surcoût de la production en haute définition. Dès à présent, des programmes sont diffusés, en numérique et payants.
Les applications de la télévision haute définition ont concerné d'abord non la diffusion mais la production de programmes, pour laquelle elle peut remplacer le film tant pour la télévision (par conversion aux formats vidéo conventionnels) que pour la projection en salle (par transfert sur film). L' industrie du cinéma a développé une filière dans laquelle la prise de vue s'effectue toujours en film à 24 images par seconde, mais toutes les autres opérations de la production (montage, traitements divers) s'effectuent sous forme électronique après numérisation des prises. L'échantillonnage n'a pas besoin de[...]
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Écrit par
- Dominique NASSE : ingénieur, France Télécom R & D
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