TÉLÉVISION Télévision analogique terrestre
L'enregistrement et la lecture des programmes
Les supports professionnels des programmes de télévision sont le film et la bande magnétique (les vidéodisques sont destinés à une utilisation grand public).
Le film
Pour des raisons tant historiques que commerciales, la télévision entretient des rapports étroits avec le film. Celui-ci constitue encore au xxie siècle une part très importante des sources de programme. La conversion d'un programme sur film en programme vidéo (c'est-à-dire destiné à la télévision) est effectuée par un télécinéma (cf. cinéma – Techniques du cinéma). Bien qu'il en existe de simples où l'image du projecteur film est reprise par une caméra, les télécinémas effectuent généralement une analyse du film lui-même. Dans le télécinéma à spot mobile, cette analyse est effectuée point par point par un spot lumineux, provenant d'un tube cathodique balayé à intensité constante, qui forme un point image qui balaye le film. La lumière issue du spot est soumise, après traversée du film, à une analyse trichrome comparable à celle d'une caméra. D'autres télécinémas, plus récents, utilisent un défilement continu du film devant trois barrettes photosensibles horizontales (une par couleur primaire). On effectue ainsi une analyse du film ligne par ligne, le résultat étant stocké dans une mémoire d'image. Cette mémoire est lue selon des modalités adaptées au signal vidéo souhaité (entrelacement, fréquence trame...) et des traitements très élaborés peuvent être effectués (corrections diverses sur le signal, calcul de l'entrelacement, restitution du mouvement correct trame par trame, etc.). On notera que la fréquence image du cinéma à 24 images par seconde pose problème, la fréquence image de la télévision étant de 25 ou 30. Une pratique simple consiste en Europe à lire le film à 25 images par seconde et, dans le monde 60 Hz, à générer une trame supplémentaire toutes les deux images. Toutefois, ces méthodes présentent des inconvénients : la lecture à 25 images par seconde modifie la durée du programme et la hauteur du son, la génération de la cinquième trame introduisant un « saccadé » supplémentaire dans le rendu du mouvement. L'interpolation temporelle des mouvements permet de surmonter ces difficultés. Les télécinémas sont maintenant des machines lourdes et coûteuses. Elles ne sont plus utilisées sur antenne, le film étant lu, corrigé et enregistré à l'avance sur bande magnétique ou des supports numériques.
Bien que la comparaison entre le film et la vidéo demande certaines nuances, le film 35 mm contient plus d'information que la télévision conventionnelle. Le transfert de la vidéo sur film peut se faire par simple exposition d'un moniteur devant une caméra film (kinéscope), ce qui donne de médiocres résultats. Cette opération, longtemps le seul moyen d'enregistrement, est tombée en désuétude avec l'apparition du magnétoscope en 1954. Par ailleurs, des systèmes de transfert vidéo sur film ont été mis au point : ils reposent sur des traitements complexes et nécessitent une durée d'opération considérablement supérieure à la durée du programme. Ils sont surtout intéressants dans un contexte de télévision à haute définition qui correspond mieux aux possibilités du film.
Enfin, l'évolution des méthodes de production de films qui après la prise de vue font de plus en plus appel à la numérisation y compris pour le produit fini (cinéma numérique), permet de générer électroniquement la version « télévision » sans passage par le film.
Le magnétoscope
La plupart des programmes diffusés sont lus sur un magnétoscope. Comme les magnétophones, les magnétoscopes utilisent le défilement relatif d'une tête et d'une bande magnétique. Les magnétoscopes ont été longtemps analogiques, fonctionnant[...]
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Écrit par
- Louis GOUSSOT : délégué à la documentation scientifique à T.D.F.
- Stéphane LACHARNAY : ingénieur général de Télédiffusion de France
- Dominique NASSE : ingénieur, France Télécom R & D
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