AMARNA TELL EL-
L'importance d'Amarna
Tell el-Amarna n'a pleinement fonctionné comme ville et n'a vraiment été habité que pendant une vingtaine d'années (une occupation sporadique a pu subsister près du Nil et on sait que des traces d'époque romaine ont été retrouvées en un ou deux points). L'histoire du site se limite donc au règne d'Akhénaton et de ses successeurs immédiats ; mais ce règne ne se ramène pas entièrement à Amarna ; l'Égypte, Thèbes, Memphis ont continué à vivre leur vie propre pendant ce temps. C'est dire qu'il faut toujours garder un certain recul pour situer Amarna dans l'histoire et dans la civilisation égyptiennes. Il est vrai que malgré son caractère éphémère et les destructions auxquelles il fut condamné avec Horemheb et ses successeurs, le site a fourni des documents exceptionnels, qui ont enrichi notre vision de l'Égypte du Nouvel Empire et même du Proche-Orient contemporain. C'est là par exemple qu'ont été découvertes, provenant du bureau des archives, les « lettres d'Amarna », c'est-à-dire environ quatre cents tablettes écrites en akkadien et faisant connaître avec précision la situation politique en Syrie-Palestine, les intrigues, les renversements d'alliances. C'est à Amarna également qu'ont été découvertes des œuvres qui ne sont pas seulement les productions les plus étonnantes du nouvel art « amarnien », mais qui comptent parmi les plus grandes réussites de l'Égypte ancienne : ainsi le très célèbre buste de Néfertiti (maintenant à Berlin), qui fut retrouvé dans l'atelier du sculpteur Thoutmes.
Mais l'importance d'Amarna ne réside pas seulement dans ce que cette ville a eu d'exceptionnel. Akhetaton fut aussi la ville d'innombrables Égyptiens anonymes, entraînés sans bien comprendre dans des événements qui les dépassaient. Des témoignages modestes montrent par exemple qu'ils conservaient au cœur même de la cité d'Aton leur dévotion pour les divinités traditionnelles. C'est cet autre visage d'Amarna, complémentaire du premier, qui est de plus en plus l'objet des recherches menées sur le site.
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Écrit par
- Alain-Pierre ZIVIE : directeur de recherche au C.N.R.S., chef de la mission archéologique française du Bubasteion (Saqqarah)
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