JÉRUSALEM TEMPLE DE
Le premier temple de Jérusalem a été construit par Salomon sur le mont Moriah, site choisi par David (II Sam., xxiv ; I Chron., xxi), que la tradition identifie avec l'endroit où Abraham allait immoler Isaac (Gen., xxii). L'édifice, connu exclusivement par les descriptions de la Bible (I Rois, vi-viii ; II Chron., i-v), comprenait trois sections de largeur égale : le vestibule (ulam), le sanctuaire (hekhal) et le Saint des saints (debîr). Les descriptions laissent l'historien dans l'incertitude quant à l'élévation de l'édifice, que l'on peut tenter d'induire par comparaison avec les vestiges des sanctuaires syriens contemporains de Lakish, de Beth Shean (niveau IV) et de Hazor (niveau I B). Les pièces célèbres du mobilier sont les colonnes (Jachin, Boaz), l'autel d'encens recouvert d'or, l'autel des holocaustes à trois étages, un bassin en bronze, appelé « mer » et porté par douze bœufs, et l'Arche d'alliance avec deux chérubins aux ailes déployées posés au-dessus.
Après la destruction du Temple par Nabuchodonosor en ~ 586, une première reconstruction est entreprise, qui est achevée sous le règne de Darius en ~ 520. L'édifice, trop sommairement décrit (Néh., iii-iv) pour qu'une reconstitution puisse en être tentée, semble avoir été beaucoup plus modeste que le Temple salomonien.
La seconde reconstruction, datée du règne d'Hérode le Grand, est connue des récits contemporains, ou peu postérieurs, de Flavius Josèphe (La Guerre juive, v, 184-226 ; Antiquités judaïques, xv, 380-402) et du traité Middot de la Mishna. Les travaux, commencés en l'an ~ 15, ont duré huit ans. Les descriptions minutieuses de Flavius Josèphe permettent de reconstituer un plan à trois enceintes munies de portiques et de terrasses étagées vers le sommet de la colline. Du parvis extérieur on accédait vers l'hiéron, divisé en deux sections, l'une réservée aux femmes, l'autre aux hommes en état de pureté. Dans l'axe médian du parvis des hommes se trouvait le naos, dont l'aspect devait être celui d'une haute nef basilicale flanquée de bas-côtés et précédée d'un vestibule à façade monumentale. La porte était revêtue d'or et surmontée d'un tympan décoré de pampres et de grappes d'or. La reconstitution de la façade est incertaine. De tout le complexe architectural, il ne reste aujourd'hui que quelques assises des murs extérieurs avec l'appareillage caractéristique des constructions hérodiennes.
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Écrit par
- Gabrielle SED-RAJNA : directeur de recherche honoraire au C.N.R.S.
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