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NUBIE TEMPLES DE

Entre les deuxième et troisième cataractes

Au cœur des redoutables déserts (le Batn el-Hagar, c'est-à-dire le « ventre de pierre ») qui, sur une centaine de kilomètres, prolongent en amont les rapides de la deuxième cataracte, les Égyptiens édifièrent à Semna plusieurs temples. Sur la rive ouest, l'un d'eux fut dédié par Thoutmosis III au dieu nubien Dedoun et à Sésostris III, le pharaon du Moyen Empire considéré comme le « Maître de la Nubie ». Plus au sud, un autre temple, principalement en brique, fut édifié par le pharaon éthiopien Taharqa. À Semna-Est (appelé encore Kumma), les Thoutmosides dédièrent un temple à Khnoum, le dieu bélier des cataractes. Ces édifices ont été transférés au musée de Khartoum.

De part et d'autre de la hauteur du Gebel Dosha, sur les flancs de laquelle, en bordure même du Nil, une chapelle rupestre avait été creusée par Thoutmosis III, les deux temples de Soleb et de Sedeinga forment un ensemble prestigieux. Antérieurs de plus de cent ans à Abou Simbel, ils sont placés sous l'invocation l'un du roi Aménophis III, l'autre de la reine son épouse Tiyi.

Sedeinga ou Adeye, le « château de Tiyi », ne dresse plus aujourd'hui qu'une colonne hathorique au-dessus du tas assez informe de ses vestiges.

En revanche, Soleb, le grand temple jubilaire d'Aménophis III, offre les ruines les plus prestigieuses du Soudan. Le soleil pare d'une couleur de miel le môle d'un haut pylône « en belle pierre blanche de grès », comme disent les inscriptions, et les colonnes papyriformes fasciculées de la première cour à portique ; elles sont comparables à celles, si pures de style et si célèbres, de Louxor. Sur les vestiges des murs figurent encore des éléments des scènes combien vénérables de la fête-Sed, la grande cérémonie jubilaire du roi. Au-delà d'une seconde cour entièrement ruinée, la salle hypostyle ne dresse plus qu'une colonne portant un chapiteau palmiforme encore sommé de son abaque et d'un fragment d'architrave. Les colonnes de la salle hypostyle étaient primitivement décorées à leur base d'écussons figurant et nommant les peuples qu'avait soumis Pharaon et qu'il souhaitait dominer : un ovale généralement crénelé est surmonté d'un buste d'où jaillissent des bras ligotés en arrière et la tête, au visage pittoresque, d'Asiatique sur les colonnes du nord, d'Africain sur celles du sud. L'arrière du temple n'offre plus qu'un amas de blocs épars au fond d'une sorte de ravin. Paradoxe étrange : au sein d'un des déserts les plus secs du monde, le temple a été détruit par un énorme flot torrentiel venu du désert. Les ruines du temple de Soleb ont été depuis 1957 dégagées et remises en état par la mission organisée par M. S. Giorgini, sous le haut patronage de l'université de Pise.

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Écrit par

  • : secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres

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			Nubie : principaux sites archéologiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nubie : principaux sites archéologiques

Musée nubien d'Assouan - crédits : Aga Khan Award for Architecture

Musée nubien d'Assouan

Le pharaon Thoutmosis III - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Le pharaon Thoutmosis III

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