TEOTIHUACÁN
Vivre à Teotihuacán
Autour de la zone centrale se répartissent les ensembles résidentiels où vivaient et travaillaient les habitants. Tetitla, Xolalpan ou Yayahuala, noms donnés par les archéologues, sont quelques-uns de ces édifices qui abritaient un nombre variable de familles unies par des liens de parenté et exerçant le même métier. Leur périmètre était circonscrit par des murs sans fenêtres ; à l’intérieur, chaque famille occupait un groupe de petites pièces pour le repos, la préparation et la consommation des aliments, le stockage de matériaux ou l’artisanat. Les parties communes comptaient un patio central qui recevait l'eau de pluie et l’acheminait vers un réservoir souterrain à travers des canalisations, ainsi qu'un ou plusieurs temples communs et des ateliers de production (obsidienne, encensoirs, céramique).
Une telle concentration de population pose des problèmes d'hygiène, difficulté en partie résolue par le grand canal qui court le long de l'Allée des Morts. Construit en dalles de basalte soigneusement découpées, ce dispositif collectait les eaux usées, acheminées depuis les zones résidentielles et les édifices publics par un complexe système de drainages souterrains.
Le commerce avec le reste de la Méso-Amérique était favorisé par la localisation de la ville, à l'embouchure du bassin, qui communique avec la vallée de Puebla et la côte du golfe du Mexique. Cet accès permettait à Teotihuacán d'exercer son influence sur un vaste territoire et d'obtenir en échange une grande quantité de produits exotiques, dont les céramiques de Veracruz et des urnes anthropomorphes d'Oaxaca. Ces objets faisaient partie de la richesse matérielle de la cité qui abritait, d’ailleurs, plusieurs quartiers d'immigrants étrangers. Des artisans mixtèques et zapotèques demeuraient dans le secteur ouest. Les découvertes archéologiques du secteur de la Ventilla attestent de la présence de gens du Centre-Nord et de l'Occident. Les bâtiments circulaires, typiques de la côte du golfe, qui se trouvent à l'est de la ville confirment l'existence d'habitants originaires de cette région. La présence de deux Mayas sacrifiés sous la pyramide de la Lune atteste des liens anciens avec cette région.
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Écrit par
- Rosario ACOSTA NIEVA : docteure en archéologie à l'université Paris I-Panthéon Sorbonne, chercheuse associée Universidad de Guadalajara (Mexique)
Classification
Médias
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