TEOTIHUACÁN
Les sacrifices à Teotihuacán
Dans la Ciudadela, autour du temple de Quetzalcóatl, les archéologues ont dégagé 126 sépultures réparties en groupes de quatre à vingt, accompagnées de nombreuses offrandes. La disposition des mains derrière le corps, suggérant que les individus avaient été attachés, est une constante. Des sacrifices à grande échelle étaient donc pratiqués à Teotihuacán, que l'on concevait jusqu’aux années 1980 comme une société pacifique avec un gouvernement théocratique dirigé par des prêtres. Les sacrifiés du temple de Quetzalcóatl comme les sépultures dans la pyramide de la Lune prouvent le contraire. Le rayonnement de la cité reposerait, au-delà des échanges économiques, sur une politique expansionniste de conquête.
L'intention dédicatoire du sacrifice est claire, mais ses implications religieuses et sociales restent inconnues. Quelle était la fonction spécifique du sacrifice massif à Teotihuacán ? Le sacrifice humain était probablement une manifestation de la puissance des dirigeants, ce qui suggère un gouvernement guerrier et répressif qui manipule les pratiques sacrées afin de maintenir son pouvoir politique. D’autres questions se posent : à qui était faite l'offrande ? Les sacrifiés étaient-ils choisis parmi la population de Teotihuacán ? Étaient-ils des prisonniers de guerre ?
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Rosario ACOSTA NIEVA : docteure en archéologie à l'université Paris I-Panthéon Sorbonne, chercheuse associée Universidad de Guadalajara (Mexique)
Classification
Médias
Autres références
-
TEOTIHUACAN, CITÉ DES DIEUX (exposition)
- Écrit par Rosario ACOSTA NIEVA
- 1 043 mots
Teotihuacán signifie, en langue nahuatl, « la cité où les hommes se transforment en dieux ». C'est le nom que les Aztèques donnèrent à cette ancienne métropole, qu'ils n'ont jamais occupée puisque près de huit siècles s'écoulèrent entre sa chute et la fondation de la capitale aztèque, Tenochtitlán....
-
AZTÈQUES
- Écrit par Rosario ACOSTA NIEVA , Alexandra BIAR et Mireille SIMONI
- 12 580 mots
- 22 médias
...mythe de la création éclaire cette idée. Au commencement du monde, tout était sans vie, noir, mort. Les dieux se réunirent dans les ténèbres à Teotihuacán et se demandèrent : « Qui aura la charge d'éclairer le monde ? » Deux dieux se proposèrent. Au moment de se jeter dans le brasier, l'un des... -
AZTÈQUES (notions de base)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 3 537 mots
- 13 médias
Alors que le pouvoir de Teotihuacán s'est déjà effondré, de nouvelles vagues de migrants investissent les hauts plateaux. Venus des régions septentrionales et semi-désertiques, ces tribus de chasseurs nomades dites Chichimèques s’installent progressivement à partir du ixe siècle. Les premiers... -
MASQUES - Le masque en Amérique
- Écrit par Christian DUVERGER
- 3 660 mots
- 2 médias
De Teotihuacán (Mexique central) proviennent des séries de masques célèbres : les formes stéréotypées ont été traitées par les artistes dans la serpentine, la néphrite, le basalte, la jadéite, l'albite, avec parfois des incrustations de nacre ou de pierres fines. Les masques sont massifs et pesants ;... -
MAYAS
- Écrit par Éric TALADOIRE
- 6 683 mots
- 6 médias
Le Classique ancien (300-600 apr. J.-C.) est dominé par la rivalité qui oppose les deux grandes cités de Tikal et Calakmul, avec en arrière-plan l'ombre menaçante de Teotihuacán. Calakmul, comme Tikal, a entamé sa croissance dès le Préclassique récent, et les travaux mettent au jour des édifices,... - Afficher les 9 références