TÉRÉBINTHALES
Les Térébinthales sont des plantes dialypétales disciflores superovariées, c'est-àdire des plantes dont les fleurs portent un disque et possèdent des pétales libres. D'après L. Emberger (1960), 19 familles principales font partie, avec plus ou moins de certitude, de cet ordre. Mais d'autres auteurs n'ont pas les mêmes conceptions sur cet ensemble qu'ils démantèlent en trois ordres correspondant à trois groupes affines : les Rutales, les Sapindales, voisines des Rutales – la famille des Anacardiacées, ou Térébinthacées, jouant le rôle de pont entre ces deux ordres – et les Polygalales de position controversée.
Les traits généraux des Térébinthales sont leur localisation tropicale ou subtropicale, le caractère ligneux de l'appareil végétatif, la présence d'un appareil sécréteur interne développé, une simplification du plan floral à partir d'une formule de base pentamère.
Cet ensemble est important du point de vue économique puisqu'il renferme, entre autres, des bois d'ébénisterie, les acajous en particulier, des plantes essentielles utilisées en parfumerie et l'immense groupe des agrumes (Rutacées).
Affinités et ancienneté
L'ordre des Térébinthales constitue un bloc naturel qui, suivant A. Takhtajan, dériverait des Saxifragales. Il présente des affinités avec les Géraniales (androcée obdiplostémone, formule florale de base identique : 5S + 5P + 5E + 5E' + 2-5 C), principalement par les Rutales qui n'en diffèrent que par la présence d'un disque intrastaminal hypogyne bien organisé, par la présence d'un appareil sécréteur et par le fait que ces plantes sont ligneuses au lieu d'être herbacées. Le statut de certaines familles placées tantôt dans un ordre, tantôt dans un autre, reste néanmoins imprécis : tel est le cas des Balsaminacées considérées par Emberger comme Térébinthales et par de nombreux systématiciens comme Géraniales. Pour les Zygophyllacées, la même ambiguïté subsiste. Des liens existent aussi avec les Euphorbiales, et le même problème se pose pour les Buxacées (buis) dont l'appartenance à tel ou tel ordre est contestée par les uns et approuvée par les autres. Il découle de ces considérations que, pour certaines familles marginales ou moins, les liaisons avec d'autres ordres sont multiples. Des tendances évolutives se dégagent vers les Célastrales, Rhamnales, par exemple. L. Emberger voit une parenté avec les Ombelliflores et les Rubiales ; il place cet ensemble, y compris les Térébinthales, dans le même phylum.
Des restes fossiles ont été découverts dans les régions tempérées et froides du Crétacé et du Tertiaire où abondait une végétation caducifoliée particulièrement riche en Acéracées. Dans l'Éocène inférieur d'Amérique du Nord et d'Angleterre ont été récoltées des Rutacées, des Anacardiacées et des Sapindacées, dont certains représentants ont persisté jusqu'à nos jours.
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Écrit par
- Jacques MIÈGE : professeur à l'université de Genève, directeur du département de biologie végétale
Classification
Médias
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