ÉCHANGE TERMES DE L'
Les indicateurs d'évolution
Termes de l'échange bruts et nets
Dans la théorie classique du commerce international, un pays gagne d'autant plus à l'échange qu'il importe une grande quantité de biens à des prix relativement plus faibles que ceux des biens qu'il produit et qu'il exporte. Appelons Px et Pm les prix des exportations et des importations d'un pays, et X et M leurs volumes. Si la balance commerciale est équilibrée, Px.X = Pm.M. On en déduit les termes de l'échange bruts (T.E.B.) représentés par le rapport X/M, soit :
La situation d'un pays s'améliore si, en échange d'une certaine valeur d'exportations, prélevée sur la consommation nationale, la quantité de biens importés augmente grâce à la diminution du prix de ces derniers.Les termes de l'échange bruts s'améliorent donc lorsque le rapport T.E.B. diminue. Soit 10 dollars le prix du quintal de maïs américain, si les prix relatifs d'échange se fixent à 0,33, le prix du composant thaïlandais sera alors de 3,3 dollars. Les termes de l'échange bruts seront, pour les États-Unis, de 0,33 (3,3/10).
Ces termes de l'échange bruts, souvent utilisés par les classiques anglais, ne se prêtent pourtant pas aisément à l'évaluation empirique. En effet, les quantités exportées – ou importées – ne s'agrègent pas : on n'additionne pas des voitures, des kilogrammes de coton et des litres de vin. En conséquence, on ne connaît pas le niveau moyen des prix. On peut dire que le prix du quintal de maïs est de 10, mais on ne sait pas calculer le prix moyen de l'ensemble des exportations américaines. Tout juste sait-on calculer leur évolution.
Les termes de l'échange nets (T.E.N.) représentent une variante des précédents en inversant le rapport pour le remplacer par Px/Pm.
Cet indicateur a l'avantage d'être plus intuitif puisque les termes de l'échange s'améliorent lorsque le rapport augmente. Il se heurte cependant aux mêmes limites statistiques et reste calculé sous forme d'indices. Un signe positif signifie alors que, par rapport à une année de base, le prix des exportations a augmenté plus vite que celui des importations.
S'ajoutent certaines difficultés méthodologiques : choix des pondérations et des méthodes de calcul, prise en compte ou non des frais de transport et d'assurance, choix des années de base, etc. Par exemple, pour les produits dont le prix est volatil, le choix d'une année initiale qui correspond à une envolée des prix (par exemple, 1974, 1991, 2004 pour les matières premières) et d'une année finale dépressive (par exemple, 1986 ou 1998) introduit un biais considérable dans l'appréciation des termes de l'échange : un léger glissement dans les dates de référence peut alors aboutir à des conclusions totalement différentes. Prenons, par exemple, l'évolution du prix des matières premières exportées. L'indice, égal à 100 en 1995, atteint son niveau le plus bas en 1998 et le plus élevé en 2004. De 1994 à 2004, le prix des exportations augmente de 64 p. 100 mais il diminue de 14 p. 100 entre 1994 et 1998 et il augmente de 91 p. 100 de 1998 à 2004.
Termes de l'échange factoriels
Les termes de l'échange nets ne prennent pas en compte l'évolution de la productivité, notamment celle du travail (rapport entre la production ou la valeur ajoutée et la quantité de travail utilisée). Des gains de productivité, qui réduisent le coût de production, permettent un abaissement des prix à l'exportation, donc une diminution des termes de l'échange, laquelle ne signifie pas, au contraire, une évolution défavorable pour l'économie nationale. Les termes de l'échange factoriels évitent cet inconvénient. Soit Πx la productivité relative aux biens exportés et Lx la quantité[...]
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Écrit par
- Jean-Marc SIROËN : professeur à l'université Paris-Dauphine
Classification
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