TERRAIN, géologie
Méthodes d'observation sur l'affleurement
L' observation du terrain se fait essentiellement sur les parties de la surface du globe où le « sous-sol » rocheux est directement apparent, en l'absence de couverture végétale, de sol, de constructions et de tout matériau superficiel ; cela pose parfois le problème de la distinction des objets géologiques en place et de ceux dont la position est simplement le résultat de phénomènes récents, de signification toute différente (blocs éboulés, par exemple). L'expérience, souvent aidée par une prospection préliminaire à échelle mégascopique, sur photographies aériennes notamment, guide la découverte des aires d'affleurement ; leur fréquence et leur étendue sont largement fonction des particularités du climat et de la topographie ; l'homme peut concourir à les créer, soit à l'occasion de travaux de génie civil (tranchées, fondations), soit pour l'observation géologique elle-même (galeries, forages).
Une fois localisé l'affleurement (par relevé topographique ou par le biais de documents cartographiques), l'investigation géologique consiste en une sorte d'inventaire. Pour évoquer ce dernier, on peut retenir quelques thèmes d'observation dans le cadre d'un affleurement de terrains sédimentaires plissés.
Caractéristiques primaires
Constituants
Un thème d'observation consiste à identifier des constituants décelables à l'échelle de l'affleurement : identification sommaire du (ou des) type(s) de roches (lithologie), pouvant mettre en évidence l'existence de différentes unités lithologiques correspondant à divers épisodes d'accumulation sédimentaire ; identification, généralement partielle et imprécise, parfois quantifiée, des constituants élémentaires de ces roches, ou encore des organismes qui y sont fossilisés. Ce travail s'effectue le plus souvent avec des moyens réduits (loupe, réactifs simples) et appelle nécessairement un prolongement au laboratoire : les techniques d'observation y sont mieux appropriées à l'étude d'objets de très faibles dimensions, et, en outre, c'est là seulement que peuvent se trouver réunies la documentation et les pièces de comparaison toujours indispensables pour identifier correctement les « objets » récoltés. Ce n'est qu'exceptionnellement, et en rapport avec des modalités particulières de l'investigation, que ces observations se doublent de (ou même se limitent à) la mesure systématique de certaines propriétés physico-chimiques des matériaux : ces opérations vont de l'estimation de la teinte des matériaux par rapport à des « chartes » colorées jusqu'à l'enregistrement de paramètres caractérisant dureté, résistivité, radioactivité, par exemple ; le but ainsi recherché est d'assurer une meilleure identification et de faciliter les comparaisons ultérieures.
Caractéristiques géométriques
Un autre thème d'observation consiste en l'analyse de certaines caractéristiques géométriques des objets étudiés. Les constituants des masses rocheuses (grains minéraux, fossiles) s'y trouvent distribués de façon telle que des structures apparaissent, significatives des conditions de formation du matériau : agencement stratifié ; forme, épaisseur, modalités de superposition des couches, ordre de leur succession ; figures géométriques visibles le long des surfaces de séparation de ces strates ; stratifications mineures à l'intérieur des bancs, par exemple. Tout cela est, bien sûr, en relation avec les caractéristiques du milieu de dépôt, s'agissant, dans notre exemple, des terrains sédimentaires. Les aspects identifiés font l'objet d'une analyse descriptive, concrétisée par la prise de notes, d'empreintes, de documents graphiques. On doit aussi mesurer leurs dimensions, leur orientation ; direction et[...]
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Écrit par
- Raymond MIROUSE : professeur à l'université Paul-Sabatier, Toulouse
Classification
Média
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