TERRAIN, géologie
Observation du terrain à l'échelle régionale
Généralement, l'observation du terrain ne se limite pas à une étude ponctuelle, mais concerne des régions parfois très étendues. Les principes méthodologiques applicables à l'analyse d'un affleurement peuvent naturellement entrer en jeu aussi souvent que nécessaire ; ce qui signifie que l'observation globale représentera d'abord la somme d'un certain nombre d'observations localisées. La densité de ces dernières dépendra, pour une part, de la fréquence des affleurements eux-mêmes et de la précision recherchée, mais aussi de la nature géologique du substrat à étudier et des caractéristiques de l'« objet » qu'il constitue. Celui-ci, qui se trouve à un niveau d'organisation déjà élevé, est constitué du groupement discontinu d'objets de niveau inférieur (formations sédimentaires stratifiées, superposées les unes aux autres dans l'ordre de leur dépôt, agencées en objets tectoniques de divers types). Si bien que l'inventaire régional à réaliser devra tenir compte des dimensions de ces objets élémentaires : la grosseur des mailles du réseau d'investigations à entreprendre en dépendra. Il ne pourra s'agir d'un quadrillage arbitraire ; le maximum de densité en points d'observation dépendra de l'existence des discontinuités déjà évoquées. Le géologue est, en conséquence, amené à se consacrer tout particulièrement à l'étude des surfaces majeures de discontinuité (limites entre grands ensembles stratigraphiques et structuraux), ainsi qu'à grouper ses observations sur des voies mettant précisément en évidence les particularités de groupement des objets dans ces assemblages discontinus.
Ce dernier cas correspond au lever de coupes de terrain . Suivant un itinéraire généralement choisi, en principe, comme orthogonal à la direction des principales unités lithologiques ou tectoniques, la continuité des observations est aussi grande que le permet celle des affleurements ; en fait, il y persiste très souvent des lacunes. L'investigation est conduite suivant les thèmes méthodologiques précédemment évoqués ; mais, s'agissant de l'enchaînement d'une série d'informations, on met l'accent sur l'agencement mutuel des objets géologiques : par exemple, sur leur ordre de succession dans le cas des ensembles sédimentaires, qui peuvent fournir ainsi directement la chronologie relative de leurs dépôts. On s'intéresse aussi tout particulièrement aux variations apparaissant d'une unité à l'autre (dans la lithologie, les textures, le contenu paléontologique) ; ces variations sont parfois traduites sous forme d'enregistrements concernant l'évolution de tel ou tel paramètre (cas particulier des diagraphies réalisées sur les sondages).
D'affleurement en affleurement, de coupe en coupe, la juxtaposition et la comparaison mentales des données obtenues de façon ponctuelle ou linéaire conduisent déjà l'observateur à une sorte de schéma général que seule une vision globale de l'ensemble régional peut lui permettre de préciser. Cette vision mégascopique peut résulter directement de l'utilisation de certaines particularités topographiques (points hauts) ou, mieux, de l'emploi de moyens aériens. On peut aussi en obtenir une approche indirecte en recourant à certains types de documents. Les cartes topographiques, qui permettent une localisation des observations faites et y ajoutent une information pratiquement continue concernant le relief, sont, à ce propos, un important instrument de travail ; se fondant à la fois sur les caractéristiques des objets géologiques qu'il observe, sur leur « logique » et sur leur traduction morphologique, le géologue peut déjà ainsi entrevoir avec une certaine précision le schéma général qu'il cherche à obtenir.[...]
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Écrit par
- Raymond MIROUSE : professeur à l'université Paul-Sabatier, Toulouse
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