TERRES CUITES NOK (Nigeria)
Des traits stylistiques communs – yeux en triangle, pointe en bas, et organes sensoriels percés –, un matériau unique – la terre cuite – et une origine située sur le plateau central nigérian, 70 000 kilomètres carrés environ, définissent l'« art Nok », essentiellement connu par des têtes souvent retrouvées séparées du reste des statues.
Presque toujours découvertes hors de leur contexte culturel d'origine, les premières sculptures Nok sont apparues au cours de la recherche de nodules d'étain dans les dépôts alluvionnaires de la région de Jos, autour de Nok et de Jemaa. Très peu de sites archéologiques en place sont connus et il est encore impossible d'établir un lien entre œuvres et modes de vie et de pensée de leurs auteurs et de leurs utilisateurs. On sait cependant qu'ils étaient agriculteurs et qu'ils furent les premiers à fabriquer le fer dans cette partie du golfe de Guinée. Les datations les plus récentes, effectuées en 2001 par analyse directe (radiocarbone et thermoluminescence), prouvent que certaines de ces terres cuites ont été façonnées dès le ixe siècle avant notre ère.
D'importantes variations dans les styles, des différences notables dans la céramique utilitaire des rares sites d'habitat connus ne permettent plus désormais de parler d'une seule culture Nok, ce qui n'est pas étonnant au regard de la grande dispersion géographique et de la profondeur chronologique (du ixe au iiie siècle avant notre ère) de ces témoins.
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Écrit par
- Laurence GARENNE-MAROT : docteur en histoire ancienne de l'Afrique, archéologue
Classification
Média