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TERREUR BLANCHE

L'expression de Terreur blanche, dont l'origine reste incertaine, caractérise deux épisodes dans l'histoire de France : en 1795, dans quelques régions du Midi, des bandes de partisans royalistes pourchassèrent et massacrèrent des jacobins qui s'étaient faits les instruments de la Terreur « rouge » des années précédentes ; à la fin de 1815, on caractérise aussi sous le nom de Terreur blanche la réaction royaliste après les Cent-Jours. Cette réaction présenta deux aspects très différents. D'une part, des mouvements populaires et spontanés dans les provinces méridionales mal contrôlées au début par l'administration royale ; là, des partisans de l'empereur furent molestés, emprisonnés et même massacrés, comme le maréchal Brune à Avignon et le général Ramel à Toulouse ; particulièrement touchés furent les protestants du Gard, victimes des traditionnelles haines religieuses. D'autre part, une réaction menée par le gouvernement : punition des personnes responsables de la dernière usurpation de Napoléon (ainsi le maréchal Ney, fusillé le 7 décembre 1815), exil des anciens conventionnels régicides qui s'étaient ralliés à Napoléon en 1815, épuration systématique de l'armée et de toutes les branches de l'administration. Enfin, une législation répressive : loi de sûreté générale permettant d'emprisonner sans jugement ou d'assigner à résidence les individus considérés comme dangereux, loi sur les écrits et discours séditieux frappant de sévères pénalités les manifestations hostiles au régime, établissement de tribunaux d'exception (cours prévôtales) pour les tentatives de rébellion armée. Ces mesures votées par la Chambre introuvable n'avaient qu'une portée temporaire puisque Louis XVIII fit bientôt prévaloir sa politique de conciliation. Mais le souvenir de ces rigueurs devait servir par la suite la propagande et l'historiographie antiroyalistes.

— Guillaume de BERTHIER DE SAUVIGNY

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