NORD-OUEST TERRITOIRES DU, Canada
Les Territoires du Nord-Ouest forment depuis 1870 l’un des territoires fédéraux du Canada et ont pour capitale Yellowknife. Avec 1 346 106 kilomètres carrés, il s’agit de la troisième division administrative canadienne en superficie derrière le Nunavut et le Québec. Caractérisés par la nordicité, une faible densité de population, une forte proportion de population autochtone et une économie fondée sur l’extraction des ressources naturelles, les Territoires du Nord-Ouest apparaissent comme un ensemble hétéroclite au nord du 60e parallèle.
Les Territoires reposent sur le bouclier canadien, formation géologique s’étendant à l’est, sur des plaines intérieures pénétrant depuis les provinces au sud, sur la cordillère de l’Ouest qui s’élève, dans les monts Mackenzie, jusqu’à plus de 2 700 mètres d’altitude et sur une partie de l’archipel arctique.
L’hydrographie est marquée par l’imposant fleuve Mackenzie, dont le bassin versant couvre environ 1,8 million de kilomètres carrés. Le Mackenzie draine l’eau de la majorité des Territoires, ainsi que d’une superficie importante du Yukon et des trois provinces au sud. Deux lacs, véritables mers intérieures, constituent des plans d’eau d’importance au sein du bassin versant : le grand lac de l’Ours et le grand lac des Esclaves.
L’espace correspondant aux Territoires du Nord-Ouest actuels aurait été parmi les premiers à être fréquentés par l’être humain en Amérique. Les descendants de ces groupes autochtones constituent aujourd’hui un peu plus de la moitié des 41 000 habitants des Territoires (recensement de 2016). Neuf des onze langues officielles témoignent de cette présence et de la diversité des Premières Nations – l’inuktitut, l’inuinnaqtun, l’inuvialuktun, le gwich’in, le cri, le chipewyan, le tlicho, l’esclave du Nord et l’esclave du Sud –, auxquelles s’ajoutent l’anglais et le français.
L’arrivée d’explorateurs dans les Territoires daterait de la fin du xviiie siècle et a été suivie par l’établissement de postes de traite et de missions religieuses. La création de l’entité administrative découle de l’acquisition par le gouvernement canadien, en 1870, du Territoire du Nord-Ouest et de la Terre de Rupert, un immense ensemble recouvrant tout l’intérieur et le nord du Canada actuel, alors sous le contrôle de la Compagnie de la baie d’Hudson, qui y détenait le monopole de la traite des fourrures. Les frontières actuelles sont le résultat de multiples remodelages : ajout de l’archipel arctique (1880), séparation du Keewatin (1876), du Yukon et du Moyen Nord québécois (1898), de l’Alberta et de la Saskatchewan (1905), des Nords manitobain, ontarien et québécois (1912) et enfin du Nunavut (1999).
L’économie traditionnelle (chasse, pêche, piégeage) des Premières Nations demeure une réalité pour certaines communautés et le tourisme attire un nombre restreint de visiteurs, venus pour les aurores boréales, les parcs nationaux (notamment le Wood Buffalo, partagé avec l’Alberta, qui est le plus grand parc national du Canada) et les activités cynégétiques et halieutiques. Néanmoins, ces domaines restent marginaux face à l’extraction des ressources naturelles, qui constitue la principale activité économique ténoise. Le diamant, le tungstène, le gaz naturel et le pétrole sont aujourd’hui tirés du sous-sol et le couvert forestier permet une exploitation des matières ligneuses, malgré un régime de feux qui emporte annuellement des dizaines de milliers d’hectares.
L’écoumène des Territoires est épars : trois communautés seulement comptent plus de 3 000 habitants (parmi lesquelles la capitale) et les hameaux sont parfois séparés de plusieurs centaines de kilomètres. Le réseau routier, souvent non bitumé, est complété à la saison froide par des routes d’hiver, construites sur la neige compactée ou la glace, qui permettent[...]
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Écrit par
- Jimmy COUILLARD-DESPRÉS : toponymiste, géographe
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Médias
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