TEST PSYCHOLOGIQUE
Les tests psychologiques sont des situations standardisées permettant d’évaluer les caractéristiques mentales ou comportementales d’un individu. La standardisation porte sur le matériel présenté, les consignes, les modalités de réponses, les critères de cotation et les modalités d’interprétation des résultats. Le but de cette standardisation est de contrôler la validité des informations récoltées et de réduire au maximum les sources d’erreur. Elle permet également de comparer les résultats de la personne évaluée à ceux d’un échantillon de la population de référence. La condition sine qua non d’une telle comparaison est en effet que les résultats comparés aient été récoltés dans des conditions identiques. Si ce n’était pas le cas, il serait toujours possible d’expliquer d’éventuelles différences entre les résultats observés par des différences de conditions de leur recueil.
Les tests standardisés sont des instruments de mesure qui permettent de quantifier les caractéristiques visées. Leur construction repose sur des modèles et des méthodologies de la mesure qui sont l’objet d’un domaine d’étude appelé la psychométrie (cf. psychométrie). De ce point de vue, un test doit posséder plusieurs qualités. La plus importante est la validité des scores qu’il permet de recueillir. Les scores à un test sont considérés comme valides s’ils reflètent bien la caractéristique visée par le test, et rien que celle-ci. Une deuxième qualité métrique d’un test est la fidélité de ses mesures, c’est-à-dire leur précision. Les scores d’un test doivent présenter la plus petite marge d’erreur possible. Celle-ci se traduit sous la forme d’un intervalle de confiance autour des scores observés. Plus cet intervalle est petit, plus le score observé est précis. La troisième qualité métrique d’un test est sa sensibilité, c’est-à-dire sa capacité à mettre en évidence des différences interindividuelles ou intra-individuelles. Par exemple, un test d’évaluation de l’attention qui ne permet d’obtenir que cinq scores possibles n’est guère sensible, car les individus ne peuvent être rangés que dans cinq catégories ordonnées différentes. En revanche, un test permettant de situer les individus sur une échelle en 30 degrés est beaucoup plus sensible et pourra mettre en évidence des différences plus fines. La sensibilité est une qualité importante dans certains domaines de la psychologie, comme la psychologie clinique, où il est souvent utile de repérer de légères différences entre individus ou chez un même individu au cours du temps. Cependant, dans d’autres domaines, le besoin de sensibilité peut être moins important. Par exemple, en psychologie du travail, cinq catégories échelonnées de « non satisfaisant » à « très satisfaisant » peuvent se révéler suffisantes. Une dernière qualité métrique est l’étalonnage. Pris isolément, les scores bruts à un test ne veulent pas dire grand-chose. Que signifie, par exemple, un score de 42 à un test de mémoire dont l’échelle métrique s’étend de 0 à 50 ? Pour donner sens à ce score, il est nécessaire de le comparer aux scores obtenus par un échantillon représentatif de la population de référence. Le processus d’étalonnage d’un test consiste à déterminer des normes, c’est-à-dire les valeurs de la population de référence auxquelles les scores individuels pourront être comparés. Par exemple, si le score moyen de la population au test de mémoire est de 32 points, avec un écart-type de 4, nous pourrons affirmer que la personne qui a obtenu 40 points se situe à deux écarts-types au-dessus de la moyenne, ce qui est très supérieur aux performances mnésiques de population du même âge. La validité des normes est toujours relative à l’espace et au temps. Les normes d’un test ne valent en effet que pour la population dans laquelle elles ont été récoltées. Comme de nombreuses[...]
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Écrit par
- Jacques GRÉGOIRE : docteur en psychologie, professeur d'université
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