TÊTE ET COU
Pathologie
Affections cranio-encéphaliques
Les traumatismes justifient par leur fréquence la première place. Ils sont dominés par l'importante notion de perte de connaissance ; lorsqu'elle est absente, on parle de traumatisme crânien simple ; parfois associé à une plaie du cuir chevelu, un hématome orbitaire, une épistaxis, ce traumatisme impose cependant une radiographie face et profil du crâne, qui peut révéler l'existence d'une fracture du crâne. Dans le cas inverse, il est cranio-encéphalique et d'un pronostic souvent plus réservé. Il peut s'accompagner d'une hémorragie extériorisée par l'oreille (otorragie) avec rupture du tympan et, parfois, paralysie du nerf moteur oculaire externe ; une telle lésion évoque une fracture de la base du crâne. Dans certains cas, la perte de connaissance n'existe pas lors du traumatisme et apparaît secondairement ; cette perte de connaissance retardée signe une complication vasculaire intracrânienne ; si elle est précoce (quelques heures après l'accident) et brutale, avec signes déficitaires unilatéraux du type hémiplégie, associés à une fracture de l'écaille du temporal, elle impose une trépanation d'urgence : il s'agit en effet du redoutable hématome extra-dural, par rupture de l'artère méningée moyenne. L'hématone sous-dural, plus progressif étale ses signes sur plusieurs jours ; mais il peut se manifester selon un mode aigu, justifiant la série d'examens qui préciseront son siège et son abondance : électro-encéphalogramme, échogramme, artériographie cérébrale. Il peut être l'indication d'une trépanation avec décompression. Enfin, un traumatisme crânien sévère s'accompagne éventuellement de lésions du rachis cervical telle la fracture de l'odontoïde de l'axis.
Les affections vasculaires spontanées constituent un important chapitre. Quelques exemples illustreront les principaux mécanismes. La rupture d'un anévrisme artériel congénital survient volontiers chez un jeune en bonne santé apparente, et le foudroie en quelques heures. L' hémorragie cérébrale est une infiltration hématique qui atteint la partie centrale d'un hémisphère ; elle donne l'hémiplégie la plus globale, d'évolution sévère en général, par exemple par inondation sanguine des ventricules cérébraux ; elle survient brutalement chez un adulte jeune au système vasculaire souple, atteint d'une hypertension artérielle maligne (d'origine rénale ou surrénalienne), et parfois sous traitement anticoagulant. Le ramollissement cérébral est, à l'opposé, la forme commune du vieillard artério-scléreux ; les lésions sont corticales ; elles peuvent rétrocéder, au moins en partie, mais le pronostic est réservé, sur le plan fonctionnel et vital, en fonction de l'âge ; il est rare que les signes neurologiques aigus ne soient précédés par une phrase d'alerte, marquée par de la céphalée, des vertiges, une parésie transitoire d'un membre, etc. ; ces petits signes imposent la recherche d'un souffle carotidien ou sous-clavier et justifient dans certains cas l'artériographie ; une lésion athéromateuse de la bifurcation carotidienne est parfois en cause, et la désobstruction permet d'éviter l'accident hémiplégique ultérieur. Les lésions veineuses sont plus rares. L'une, redoutable, est la thrombophlébite du sinus caverneux, issue d'un foyer septique du visage, le furoncle de la lèvre supérieure, inutilement traumatisé. L'autre, impressionnante mais rapidement résolutive, est la phlébite cérébrale de la jeune accouchée, avec un syndrome hémiplégique qui cède en quelques heures.
Les tumeurs cérébrales, les lésions du noyau lenticulaire responsables du syndrome de Parkinson, l'hydrocéphalie, certaines formes d'[...]
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Écrit par
- Claude GILLOT : professeur à la faculté de médecine de Paris
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