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THAÏLANDE

Nom officiel

Royaume de Thaïlande (TH)

    Chef de l'État

    Le roi Maha Vajiralongkorn ou Rama X (depuis le 1er décembre 2016)

      Chef du gouvernement

      Paetongtarn Shinawatra (depuis le 18 août 2024)

        Capitale

        Bangkok

          Langue officielle

          Thaï

            Unité monétaire

            Baht (THB)

              Population (estim.) 66 168 000 (2024)
                Superficie 513 140 km²

                  La puissance thaie

                  Le royaume de Sukhothai (1220-1349)

                  Au début du xiiie siècle, le Cambodge étendait son autorité sur le pays que l'on nomme aujourd'hui la Thaïlande, et qui était divisé en deux principautés môn-khmères. Sa frontière du nord-ouest était bordée par de petits établissements thais indépendants. Suivant le cours des affluents du Ménam, des Thais, en groupes plus ou moins compacts, s'étaient infiltrés dans les provinces septentrionales khmères ; ils fournissaient des contingents auxiliaires à l'armée. Les Khmers les appelaient Siamois (Siem, Syam).

                  Vers 1220, un prince thai, Pha Muong, qui avait épousé une princesse khmère et reçu le titre honorifique de « Kamrateng », se prit de querelle avec le gouverneur khmer de la région de Sukhothai ; il le chassa de son poste, avec le concours d'un chef thai, Bang Klang Tao, à qui il conféra l'autorité sur la région et son propre titre.

                  L'un des fils de Bang Klang Tao lui succéda, après la mort d'un aîné. Victorieux dans un duel d'éléphants quand il avait dix-neuf ans, il avait été acclamé comme Rāma Khamheng (Rāma le Fort), nom sous lequel il est connu des historiens. Il fit alliance, en 1287, avec les chefs de deux principautés thaies pour s'emparer du royaume môn de Haripuñjaya, au nord de Sukhothai. L'un de ses alliés, Mangray, en fit bientôt, autour d'une nouvelle capitale (Chieng Mai), le centre d'un État thai ; au cours des siècles suivants, celui-ci s'opposa constamment à l'hégémonie des dynasties héritières de Sukhothai. Rāma Khamheng se tourna ensuite contre les Khmers ; au terme de plusieurs campagnes, il s'empara de toutes leurs possessions occidentales, de Luang Prabang au Laos à Petchaburi sur le golfe du Siam. En 1294, il entreprit la conquête de la péninsule Malaise jusqu'au Ligor, malgré les protestations de la cour de Chine, tandis qu'à l'ouest il imposait sa suzeraineté à la basse Birmanie.

                  Rāma Khamheng avait adopté l'organisation militaire et la hiérarchie sociale (guerriers, roturiers, serfs) des Mongols, qui, maîtres de la Chine, avaient pénétré en Indochine et en Birmanie. Mais ce conquérant fut d'abord un civilisateur, qui sut plier son peuple aux mœurs et à la religion de ces Cambodgiens qu'il avait vaincus : il adopta leur écriture cursive ; il introduisit le bouddhisme du Petit Véhicule de langue palie, dont il observait lui-même les préceptes avec dévotion ; il soumit son entourage aux règles du protocole royal en usage à Angkor ; il aménagea la justice, qu'il n'hésitait pas à rendre en personne dès qu'on faisait appel à son jugement. Par son génie unificateur autant que par ses vertus guerrières, il fut le constructeur d'une nation et d'un État qui, à travers les siècles, surent maintenir leur indépendance.

                  Son fils, Lö Tai, puis son petit-fils, Lü Tai, lui succédèrent. Rois pieux, ils s'abstinrent de toute conquête pour mieux se consacrer à la méditation des Écritures saintes et à la construction de monastères. Or, en 1350, dans l'ancienne principauté du Bas-Ménam, affranchie de l'autorité khmère par Rāma Khamheng, un chef thai se révolta ; il amena Lü Tai à se reconnaître son vassal et se fit couronner roi sous le nom de Rāmadhipati.

                  L'hégémonie d'Ayuthya (1350-1782)

                  Rāmadhipati installa sa capitale dans une île du Ménam, à Ayuthya, à cent kilomètres environ de la frontière khmère, qui passait alors au nord de Korat. Ce transfert indiquait la volonté du monarque de conquérir le Cambodge, si ce dernier n'admettait pas sa suzeraineté.

                  En 1351, Rāmadhipati vint assiéger Angkor, qu'il prit l'année suivante et dont la plupart des habitants furent emmenés en esclavage au Siam. Ses successeurs, notamment Ramesuen (1448-1488), eurent à lutter encore pendant[...]

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                  Écrit par

                  • : professeur émérite des universités (Paris-III), ancien membre de l'École française d'Extrême-Orient
                  • : doyen de la faculté autonome d'économie et de droit de Paris, membre de l'Académie d'agriculture
                  • : enseignant à l'Institut national des langues et civilisations orientales
                  • : directeur de recherche au C.N.R.S.
                  • : chargée du département Asie au musée de l'Homme, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section)
                  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Médias

                  Thaïlande : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Thaïlande : carte physique

                  Thaïlande : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Thaïlande : drapeau

                  Ethnie Akha - crédits : Sirisak Boakaew/ Moment/ getty Images

                  Ethnie Akha

                  Autres références

                  • THAÏLANDE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ANG DUONG (1796-1860) roi du Cambodge (1845-1860)

                    • Écrit par
                    • 291 mots

                    Dernier roi du Cambodge avant le protectorat français (accession au trône en 1841, investiture officielle en 1848), né en 1796, mort le 19 octobre 1860 à Oudong (Cambodge).

                    Ang Duong est le frère cadet d'Ang Chan II, qui règne sous l'autorité conjointe du Siam (la Thaïlande) et du ...

                  • ASEAN (Association of South East Asian Nations) ou ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique)

                    • Écrit par
                    • 226 mots

                    Organisation internationale fondée en août 1967 par l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande pour remplacer l'Association de l'Asie du Sud-Est (A.S.A.), l'Association des nations du Sud-Est asiatique vise à coordonner l'action de gouvernements hostiles...

                  • ASIE (Structure et milieu) - Géologie

                    • Écrit par , et
                    • 7 936 mots
                    L' histoire géologique de la Birmanie et de laThaïlande, mal connue, montre tout au moins une liaison étroite avec le Tibet, l'Himalaya et la Malaisie. À l'est se trouve le plateau de Shan, constitué de terrains métamorphiques prolongeant ceux du Tibet. Dans le nord de la Birmanie, une série sédimentaire...
                  • ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique

                    • Écrit par , et
                    • 34 880 mots
                    • 8 médias
                    ...cristallines anciennes) qui ont été affectés, en particulier, par des plissements secondaires de plus en plus récents du centre vers l'extérieur. Au Cambodge, en Thaïlande et Malaisie orientales, les derniers plissements sont néo-triasiques ; ils ont concerné des granites hercyniens, du matériel sédimentaire déjà...
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