THAÏLANDE
Nom officiel | Royaume de Thaïlande (TH) |
Chef de l'État | Le roi Maha Vajiralongkorn ou Rama X (depuis le 1er décembre 2016) |
Chef du gouvernement | Paetongtarn Shinawatra (depuis le 18 août 2024) |
Capitale | Bangkok |
Langue officielle | Thaï |
Unité monétaire | Baht (THB) |
Population (estim.) |
66 168 000 (2024) |
Superficie |
513 140 km²
|
La Thaïlande contemporaine
L'histoire de la Thaïlande depuis 1932 est pour l'essentiel aussi celle de la participation des armées au pouvoir politique. Quand les militaires s'emparent du pouvoir, personne n'est vraiment surpris tant les rumeurs sont insistantes depuis le début du siècle. Après que le roi Chulalongkorn eut entrepris sa réforme administrative à la fin du xixe siècle, les élites administratives et militaires qui émergent non seulement s'emparent du pouvoir mais se l'approprient. Elles ne chercheront pas d'ailleurs à se relégitimer ultérieurement sur une base électorale ou idéologique. Au début des années 1930, le prestige de l'institution militaire est d'autant plus élevé que nombre de princes y occupent d'importantes fonctions. Plus que tout autre segment de la société, l'armée apparaît comme un élément social peu divisé. L'émergence politique durable des forces armées est également liée à la quasi-disparition, pendant un quart de siècle, de l'autorité monarchique.
De la fin de la monarchie absolue à la Seconde Guerre mondiale
Le 24 juin 1932, un coup d'État militaire sans effusion de sang met un terme à la monarchie absolue. L'ambition des nouveaux dirigeants est d'instaurer un régime constitutionnel garantissant l'égalité des droits et la représentativité du gouvernement. Le président de la cour d'appel de Bangkok, Phraya Manopakorn, est désigné pour diriger le gouvernement. Le nouveau pouvoir est divisé entre civils, représentés par Pridi Banomyong (alias Luang Pradit) et militaires, mais il est aussi contesté par une opposition monarchique vivace. La lutte pour le pouvoir ne se résume plus à une rivalité entre princes de la famille royale. Elle oppose une oligarchie de cadres supérieurs, civils et militaires, produits de l'effort d'occidentalisation des règnes des rois Chulalongkorn (1868-1910) et Vajiravudh (1910-1925). Le pouvoir exécutif n'en restera pas moins très instable.
Après que le roi a dissous l'Assemblée le 1er avril 1933, les dissensions entre les protagonistes du coup d'État et les velléités de restauration des partisans de la monarchie absolue se soldent par la confiscation du pouvoir par l'armée. De juin 1933 à décembre 1938, le colonel Phraya Phahon Phonphayuhasena gouverne, avant d'être remplacé par le colonel Phibun Songkhram de décembre 1938 à juillet 1944. L'emprise des soldats est d'autant plus forte que, le 2 mars 1935, le roi Prajadhipok (1925-1935) a abdiqué après s'être opposé à des mesures qui diminuaient ses prérogatives et que c'est son jeune neveu, Ananda Mahidol, qui lui succède. Phibun consolide son pouvoir par une répression meurtrière de toute opposition et par un nationalisme exacerbé. La dictature bâtie avec le ministre de la Propagande, Luang Wichitwathakan, instaure un culte de la personnalité du chef du gouvernement et accentue la centralisation administrative. Le 24 juin 1939, le Siam devient la Thaïlande, le territoire des Thaïs. Phibun ne cache pas ses ambitions pan-thaï. Il revendique le Laos, les provinces occidentales du Cambodge mais aussi certaines régions de Malaisie, de Birmanie, voire également d'Inde, de Chine et du Tonkin. Cette politique extérieure s'accompagne à l'intérieur par un appel aux Thaïlandais à acheter les produits nationaux et par une politique raciale hostile aux minorités, notamment chinoises.
Pour combattre l'influence des Chinois et des Occidentaux, Phibun s'allie aux Japonais, mais après avoir longtemps hésité, comme en témoignent les traités de non-agression signés avec les Britanniques et les Français (Bangkok, 12 juin 1940). Après l'intervention militaire nippone au nord du Vietnam en septembre 1940, la Thaïlande cherche à reprendre le contrôle des territoires qu'elle avait dû céder à[...]
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Écrit par
- Jean BOISSELIER : professeur émérite des universités (Paris-III), ancien membre de l'École française d'Extrême-Orient
- Achille DAUPHIN-MEUNIER : doyen de la faculté autonome d'économie et de droit de Paris, membre de l'Académie d'agriculture
- Christian LECHERVY : enseignant à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Christian TAILLARD : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Solange THIERRY : chargée du département Asie au musée de l'Homme, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section)
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
THAÏLANDE, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ANG DUONG (1796-1860) roi du Cambodge (1845-1860)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
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Dernier roi du Cambodge avant le protectorat français (accession au trône en 1841, investiture officielle en 1848), né en 1796, mort le 19 octobre 1860 à Oudong (Cambodge).
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