THALLE
Les thalles des Champignons
Plus simples que ceux des Algues, les thalles des Champignons sont le plus souvent de type nématothallien, mais certaines structures sont assimilables à des archéthalles ou à des cladomothalles.
Les archéthalles
Formées de cellules nues et amiboïdes, les structures archéthalliennes caractérisent l'appareil végétatif des Myxomycètes. Les archéthalles unicellulaires sont des amibes isolées et uninucléées susceptibles de se transformer en amibes géantes et plurinucléées qualifiées de plasmodes. Les archéthalles pluricellulaires appelés pseudoplasmodes sont des agrégats d'amibes uninucléées. Ces deux types d'archéthalles servent de modèles notamment pour étudier la synthèse de la membrane cytoplasmique autour des protoplastes isolés, et l'agrégation des amibes en pseudoplasmodes.
Les nématothalles
Hétérotriches, prostrés ou dressés, les nématothalles de Champignons sont constitués de filaments grêles, ramifiés, cloisonnés ou non, formant le mycélium (cf. champignons, fig. 1). Les filaments mycéliens sont siphonés et cœnocytiques chez les Phycomycètes et les Zygomycètes à siphons ; ils sont cloisonnés et formés de cellules uni-ou plurinucléées chez les Ascomycètes et les Basidiomycètes à hyphes. Les hyphes, filaments mycéliens cloisonnés, peuvent s'agglomérer en masses compactes (stromas), en gros cordonnets (rhizomorphes) ou en tubercules (sclérotes) ; ces différentes structures ont en commun l'avantage de pouvoir résister aux conditions défavorables.
Au cours de l'évolution régressive, dont les Phycomycètes-Chytridiales offrent l'exemple, le nématothalle qui est formé d'hyphes plus ou moins développées, peut se réduire finalement à la seule cellule basale, susceptible de se transformer en un gamétocyste ou en un sporocyste. Les hyphes des Hémiascomycètes peuvent se désagréger en articles globuleux et constituer ainsi des thalles levuriformes ; la formation de ceux-ci se généralise dans la famille des Saccharomycétacées qui renferme les Levures.
Les cladomothalles
Les cladomothalles qui caractérisent les seuls Ascomycètes-Laboulbéniales acquièrent un intérêt très particulier si l'on admet à la suite de M. Chadefaud la théorie « floridéenne » selon laquelle les Ascomycètes sont apparentés aux Algues rouges Floridées. Ces cladomothalles, qui mériteraient une étude morphologique approfondie, comportent chacun un unique cladome dressé dont l'aspect varie d'un genre à l'autre, selon la disposition des pleuridies.
Les Lichens qui réunissent en une structure parfois complexe un thalle de Champignon (nématothalle) et un thalle d'Algues (archéthalle ou nématothalle) constituent une association à bénéfice réciproque ou symbiose. Celle-ci permet aux deux partenaires de coloniser ensemble des substrats sur lesquels ils ne pourraient s'établir séparément.
Ainsi, pour rendre compte de la grande diversité morphologique des Thallophytes, les notions d'archéthalle, nématothalle et cladomothalle se révèlent suffisantes, et le jeu des évolutions parallèles (progressives ou régressives) permet d'expliquer la présence de ces trois types de structures dans des phylums pourtant très éloignés du point de vue cytochimique. D'autre part, l'approche des mécanismes impliqués dans le contrôle d'une architecture végétale exige une analyse minutieuse des étapes de l' ontogenèse et donc une connaissance précise des modalités de la croissance. À ce propos, la relative simplicité des thalles est un avantage, puisqu'elle permet d'expérimenter non plus au niveau d'un tissu, comme dans le cas des cormus, mais au niveau d'une cellule. L'accès aux cellules méristématiques des systèmes filamenteux permet notamment d'analyser l'évolution de la structure intracellulaire en fonction du degré d'activité segmentogène, au cours du processus de différenciation[...]
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Écrit par
- Jean FELDMANN : professeur à la faculté des sciences de Paris
- Marie-Thérèse L'HARDY-HALOS : maître de recherche au C.N.R.S.
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