THATCHERISME ET REAGANOMICS
À la suite de la deuxième crise pétrolière, en 1979, la priorité est donné à la lutte contre l'inflation. Mais, au-delà, c'est toute une politique héritée de l'après-guerre et considérée comme défavorable au profit et à l'investissement qui est condamnée par Margaret Thatcher, au pouvoir en Grande-Bretagne de 1979 à 1990. Celle-ci mène une politique résolument libérale, hostile à tout l'héritage keynésien et à l'État-providence. Suppression du contrôle des changes, libération des prix et des salaires, déréglementation du marché des capitaux en octobre 1986, fiscalité réduite pour les entreprises, restrictions budgétaires drastiques et coupes claires dans les dépenses sociales, privatisations dans le secteur nationalisé, épreuve de force avec les syndicats (grève des mineurs brisée en 1985) ont constitué une stratégie conservatrice dont l'objectif était d'enrayer le déclin britannique, mais qui est devenue un modèle libéral pour de nombreux pays industriels. Au même moment, aux États-Unis, une politique de désinflation, menée dès 1979 grâce à une très forte augmentation des taux d'intérêt, débouche sur une expérience comparable, qui désigne la tradition keynésienne comme l'ennemi principal. Ronald Reagan en est le meneur sur la base d'une politique de l'offre baptisée « reaganomics » en référence au « thatchérisme » évoqué plus haut : réductions fiscales considérables accordées aux grandes entreprises, lancement d'un gigantesque programme d'armement financé par l'endettement, déréglementation de l'activité économique, brutal tassement des salaires sous l'effet d'un chômage important.
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Écrit par
- Francis DEMIER : professeur des Universités, université de Paris-X
Classification
Média