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DOORS THE

Groupe américain de rock. Né à Melbourne, en Floride, le 8 décembre 1943, Jim Morrison, de son vrai nom James Douglas Morrison, est le fils d'un officier supérieur de l'U.S. Navy qui a fait la guerre au Japon et en Corée. Le futur chanteur des Doors se distingue par son goût pour les artistes et les écrivains en rupture : Faulkner et les poètes de la beat generation, Céline, Sade et les « maudits » du siècle précédent comme Whitman, Baudelaire, Nietzsche ou Rimbaud. Il est curieux de psychanalyse jungienne et de chamanisme, et se passionne pour ces « portes » qui ouvrent sur l'autre côté de la vie. Il emprunte leur symbolique à la tradition mystique liée à l'usage des drogues qu'avait illustrée en 1954 l'essai The Doors of Perception (Les Portes de la perception) d'Aldous Huxley, dont le titre était inspiré par des vers de William Blake dans son poème The Marriage of Heaven and Hell : « If the doors of perception were cleansed every thing would appear to man as it is, infinite. » L'alcool et le L.S.D. le happent très tôt, et c'est par le dessin, le cinéma et l'écriture qu'il exprime à la fois ses visions et sa haine pour toute autorité castratrice. En 1965, il rencontre Ray Manzarek (Raymond Daniel Manczarek,1935-2013), qui a déjà formé un groupe de rock. Les deux hommes communient dans le rêve d'une musique totale, où le jazz mêlé à la poésie, au rock et au blues ouvrirait sur la révélation transcendantale. Le groupe est formé à l'été de 1965.

Les débuts ne sont pas faciles, mais la chance sourit au duo en la personne de Jac Holzman, du label Elektra : l'interprétation sur scène de Light My Fire entraîne la signature d'un contrat et débouche sur l'album The Doors en janvier 1967. Les musiciens sont déjà célèbres, tout comme la beauté démoniaque du chanteur, amateur de femmes à la voix coléreuse et chamanique et que son producteur Paul A. Rothchild fournit libéralement en substances diverses. Si le batteur John Densmore (né le 1er décembre 1944 à Los Angeles) ne retient guère l'attention, on est frappé par la phrase mélodique des claviers de Manzarek, aérienne et obsessionnelle, les sonorités jazzy de la guitare de Robbie Krieger (Robert Alan Krieger, né le 8 janvier 1946 à Los Angeles). On y trouve les morceaux restés parmi les plus célèbres du groupe : Light My Fire, Break on Through (To the Other Side) ou The End, enregistré en une seule prise de dix minutes, et dont le titre emblématique ferait imaginer le Bardamu de Céline et le Malone de Beckett retrouvant les bluesmen de la terre entière pour dire les défaites de la volonté et de l'amour.

Les concerts se déroulent selon une scénographie proche du Living Theater, dont c'est alors la période de gloire, et Morrison aime pratiquer la provocation violente. Dans le même mouvement s'enregistre Strange Days (octobre 1967), avec dix morceaux parmi lesquels People Are Strange, Moonlight Drive et les onze minutes de When the Music's Over, qui prolonge les accents tragiques de The End. À la suite d'incidents graves avec la police, Morrison est arrêté. Son contentieux avec l'ordre public, le système, l'alcool et la drogue alimente sa foncière mélancolie. Il s'engage alors dans le mythe d'un reptile qui deviendrait la figure tutélaire d'une cosmogonie de l'obscur : il veut intituler le troisième album des Doors The Celebration of The Lizard ; ce sera en fait Waiting for the Sun en juillet 1968. Le titre Celebration of The Lizard sera repris dans Absolutely Live deux ans plus tard : il fait entendre la voix de Jim Morrison quand elle est parole de pure poésie.

Jusqu'à la parution en juillet 1969 de The Soft Parade, sans doute le plus incertain de tous les albums des Doors, les scandales se multiplient et la guerre avec Elektra ou[...]

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  • POP ET ROCK

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