LEFÈVRE THÉO (1914-1973)
Né à Gand, Théodore Lefèvre fait des études de droit à l'université de sa ville natale puis est admis au barreau. Après la Seconde Guerre mondiale, il est l'un des fondateurs du Parti social-chrétien (P.S.C.) qu'il préside de 1950 à 1961. En 1946, il avait été élu député. Pendant la « guerre scolaire » en Belgique, il s'affronte avec les socialistes et les libéraux sur la question de la liberté de l'enseignement catholique. Il est l'un des artisans du pacte scolaire conclu en 1953 entre les trois partis traditionnels.
En 1961, Lefèvre est appelé à former le cabinet de coalition qu'il dirigera avec le socialiste Paul-Henri Spaak, Vice-Premier ministre jusqu'en 1965. Son ministère est dominé par la question linguistique qu'il tente vainement de résoudre. Bien que flamand, il essaye de faire prévaloir des solutions conciliatrices, tels la fixation des frontières entre les régions francophones et flamingantes ou le statut de Bruxelles, mais il se heurte à l'opposition des partis linguistiques. Il sera encore ministre de la Recherche scientifique dans le cabinet Eyskens avant de se retirer de la vie politique en 1971. Partisan actif de l'intégration européenne, il présida l'Association européenne des partis chrétiens-démocrates. Il aura été, peu avant sa mort, élu président de l'Université catholique flamande de Louvain.
Homme au jugement rigoureux s'exprimant parfois en des termes d'une brutalité sans concession, Lefèvre combattait les privilèges dus à la langue, l'éducation ou la fortune ; son jugement répété suivant lequel il avait « horreur de tous les nationalismes » entraîna sous la présidence du général de Gaulle une démarche diplomatique de Paris près du gouvernement belge.
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Écrit par
- Louis METZEMAEKERS : docteur ès lettres de l'université de Leyde, journaliste
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