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STORM THEODOR (1817-1888)

Né à Husum, petite ville du Schleswig (alors possession danoise), Theodor Storm y exerce la profession d'avocat jusqu'en 1853, année où, le gouvernement de Copenhague réprimant l'agitation pro-allemande dans les duchés, il va se fixer en Prusse. Il retournera dans son pays natal, redevenu allemand à l'issue de la guerre de 1864, y exercera des fonctions de juge et ne le quittera plus. Il est sans doute le premier écrivain à avoir consacré son œuvre à l'esprit, aux mentalités, aux paysages de l'Allemagne de l'extrême Nord ; d'où son originalité, faite d'une force intime qui ne se délivre qu'à travers des nappes de discrétion et de silence, et peut-être aussi les limites de son audience.

Son œuvre poétique recherche à tâtons l'union du romantisme et du réalisme. On peut y distinguer une veine patriotique : Automne 1850 (Im Herbst 1850), Adieu (Abschied), Les Tombes du Schleswig (Gräber in Schleswig) ; et une veine lyrique, dont le thème principal est la nature : Chanson d'octobre (Oktoberlied), Sur la lande (Auf der Heide). Storm pensait se survivre surtout comme poète ; pourtant, c'est comme romancier et comme nouvelliste qu'il a sans doute atteint le meilleur de sa création, exprimant « le côté fuligineux de la vie, le silence des âmes, la lente fermentation des amours, l'incertitude sur l'identité réelle des êtres » (Edmond Jaloux). On retiendra surtout la nouvelle Immensee (1850), où l'élément lyrique domine encore et où l'auteur revit son passé avec nostalgie, parmi les œuvres de sa jeunesse ; parmi les grandes œuvres de la maturité, Pour la chronique de Grieshuus (Zur Chronik von Grieshuus, 1884) et surtout Aquis submersus (1876). Le sommet de Storm est sans doute sa dernière nouvelle, L'Homme au cheval blanc (Der Schimmelreiter, 1888) : le héros, Hauke Haien, personnalité puissante, a voué tous ses efforts à une digue de la mer du Nord, mais il est vaincu par la méchanceté et la médiocrité de ses compagnons tout autant que par les forces de la nature.

— Marie-Claude DESHAYES

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