MONOD THÉODORE (1902-2000)
Les grandes explorations
En 1938, Théodore Monod est affecté à Dakar pour créer et diriger un institut de recherche. Sous son impulsion, l'Institut français d'Afrique noire (IFAN) va devenir le plus grand centre scientifique de l'Afrique-Occidentale française : on y étudie toutes les disciplines des sciences naturelles et des sciences humaines ; on y rassemble des collections de plantes, d'animaux, de matériel ethnologique et archéologique. Calqué sur le modèle du Muséum, l'IFAN édite ses propres publications. Lorsque, en 1965, Théodore Monod quitte Dakar, il laisse aux chercheurs africains un formidable outil de travail. Ces années ont également donné à l'explorateur l'occasion de maints voyages sahariens ; de 1953 à 1964, il va parcourir quelque 5 200 kilomètres à pied et à dos de chameau à travers le Sahara occidental. Son expérience de la méharée lui permet de mener à bien des expéditions très risquées. Traversant de vastes territoires extrêmement désertiques (jusqu'à 900 kilomètres sans point d'eau), dans des conditions particulièrement sévères – longues étapes, départ à l'aube, boisson limitée à neuf petits verres de thé par vingt-quatre heures, repas cuit une fois par jour –, il offre à l'exploration du Sahara ses derniers fleurons. Son terrain de prédilection, qu'il aimait appeler son « diocèse », fut l'Adrar de Mauritanie, qu'il fera connaître sous le nom de Majâbat al-Koubrâ.
Il ne cessera, jusqu'à sa mort, survenue le 22 novembre 2000, d'explorer cet immense désert, et d'en inventorier les richesses. L'étendue de ses récoltes est considérable. La numérotation des échantillons ramassés (plantes, roches, insectes, crustacés, fossiles, etc.), commencée en 1934, atteint les 30 000 entrées en 1998. À cela s'ajoutent des études géologiques majeures, ainsi que la découverte de plusieurs dizaines d'espèces nouvelles, animales et végétales.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Isabelle JARRY : écrivain
Classification
Média
Autres références
-
BRULY BOUABRÉ FRÉDÉRIC (vers 1923-2014)
- Écrit par André MAGNIN
- 1 189 mots
-
LHOTE HENRI (1903-1991)
- Écrit par Alfred MUZZOLINI
- 1 509 mots
Depuis l'immense succès de son ouvrage populaire, À la découverte des fresques du Tassili (paru en 1958, réédité trois fois, traduit en quinze langues), Henri Lhote symbolise auprès d'un vaste public la recherche en art rupestre saharien.
Dès 1850, pourtant, on connaissait l'existence...
-
PRÉHISTORIQUE ART
- Écrit par Laurence DENÈS , Jean-Loïc LE QUELLEC , Michel ORLIAC , Madeleine PAUL-DAVID , Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS et Denis VIALOU
- 27 722 mots
- 11 médias
D'autres sites à gravures, signalés au Sahara central, ont été partiellement inventoriés, mais l'intérêt du livre que Théodore Monod a consacré à l'Ahnet dépasse largement celui des gravures qui y sont décrites, dans la mesure où les conceptions chronologiques qui y étaient développées dès 1932...