STURGEON THEODORE (1918-1985)
Theodore Sturgeon est né à Staten Island (New York). Son vrai nom était Edward Hamilton Waldo. En 1929, après avoir divorcé, sa mère se remarie avec le professeur Sturgeon, qui donne son nom à Edward. Celui-ci va exercer de nombreux métiers – marin, notamment – avant de commencer à écrire. Il a alors dix-sept ans. Theodore Sturgeon est d'abord publié dans des quotidiens, mais il découvre brusquement la science-fiction et devient un professionnel du genre dès que ses premières nouvelles paraissent. Il participe à toutes les revues classiques des années 1930-1950 : Astounding, Unknown, Weird Tales, Thrilling Wonder Stories, Fantastic Adventures, Galaxy, Fantasy & S-F., If (dont il sera quelque temps rédacteur en chef adjoint). Traduit en France dans Fiction et Galaxie, Sturgeon est adulé par un public avide de science-fiction bien écrite et de thèmes nouveaux.
De fait, il se révèle un des grands maîtres de la nouvelle. Son style bouillonnant, baroque, somptueux, à la fois furieux et délicat, est inséparable de ce qu'il raconte. Parce qu'ils s'appuient davantage sur l'émotion que sur l'action, ses écrits sont inoubliables et son univers est unique. Sturgeon parvient toujours à se dissimuler quelque part dans ses textes : il peut ainsi régler ses comptes avec son enfance et parler souvent à la première personne (ce qui ne se faisait guère). Ce « splendide aliéné » aux idées sublimes, décrit par Gérard Klein, a réinventé la science-fiction pour en faire un genre majeur. Amoureux des marginaux, des « paumés », des solitaires, des idiots, des infirmes, des mutants et des faibles, Sturgeon s'est attaqué, plus que quiconque aux États-Unis, à tous les tabous du temps. Parmi ses nombreux recueils de nouvelles, citons Killdozer (1944), Le Cœur désintégré (1970), Les talents de Xanadu (1972).
Ses trop rares romans font date dans la littérature américaine. Retenons les deux principaux, Cristal qui songe (1950) et Les Plus qu'humains (1953). Sturgeon a été le très avisé critique de la National Review puis du New York Times. Il a également écrit des scénarios de feuilletons-T.V., comme Star Trek, mais seulement dans un but alimentaire.
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Écrit par
- Yves FRÉMION : écrivain et critique de la bande dessinée
Classification
Autres références
-
MUTANT, science-fiction
- Écrit par Jean-Paul MOURLON
- 626 mots
Genre littéraire foisonnant, la science-fiction se caractérise avant tout par la multiplicité de ses thèmes, mais aussi par la propension à les fondre, à les opposer, à les emboîter les uns dans les autres, ce qui rend très aléatoire une définition rigoureuse de chacun d'eux. Le mutant n'échappe...