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KÁRMÁN THEODORE VON (1881-1963)

Ingénieur américain d'origine hongroise, né le 11 mai 1881 à Budapest, mort le 6 mai 1963 à Aix-la-Chapelle (R.F.A.).

Theodore von Kármán montre très tôt un don pour les mathématiques, mais son père l'incite à se diriger vers l'ingénierie. Diplômé de l'université technique de Budapest en 1902, il enseigne dans son alma mater de 1903 à 1906 tout en étant conseiller technique auprès du premier fabricant de moteurs hongrois. Les recherches qu'il mène sur la résistance des matériaux permettront par la suite d'améliorer les structures d'aéronefs. Kármán obtient une bourse pour préparer un doctorat à l'université de Göttingen, en Allemagne, mais, avant d'avoir terminé, rejoint l'université de Paris. C'est là qu'il voit voler Henri Farman, pionnier français de l'aviation. Ce dernier incitera sans le savoir le jeune Kármán à devenir le fondateur des sciences aéronautiques et astronautiques.

Peu après, Ludwig Prandtl, l'un des premiers spécialistes de la mécanique des fluides, invite Kármán à venir terminer son doctorat à Göttingen tout en l'assistant dans ses recherches sur les dirigeables. C'est alors que Kármán rencontre le mathématicien Felix Klein, qui l'encourage à appliquer les mathématiques et les sciences fondamentales à l'ingénierie. En 1911, Kármán étudie une double rangée de tourbillons alternés se formant derrière un corps non profilé dans un écoulement fluide. Son analyse permettra d'expliquer, en 1940, l'effondrement du pont de Tacoma Narrows.

De 1912 à 1930, Kármán dirige l'Institut aéronautique d'Aix-la-Chapelle (R.F.A.). Appelé sous les drapeaux de son pays pendant la Première Guerre mondiale, il est en poste dans une usine fabriquant des avions militaires en Autriche, où il fait avancer la recherche sur les premiers hélicoptères. Après la guerre, il participe à l'organisation d'un congrès international sur l'aérodynamique et l'hydrodynamique à Innsbruck en 1922. Cette rencontre est à l'origine du comité du congrès international de mécanique appliquée, qui donnera naissance, en 1946, à l'Union internationale de mécanique théorique et appliquée, dont Kármán sera le président honoraire.

Kármán voyage beaucoup à partir des années 1920 pour donner des conférences et conseiller des industriels. Après sa première visite aux États-Unis en 1926, il est invité en 1930 à diriger le Laboratoire aéronautique Guggenheim à l'Institut de technologie de Californie. Malgré son attachement à Aix-la-Chapelle, il accepte face à la menace grandissante du nazisme et sera naturalisé en 1936. Peu après son arrivée, son laboratoire devient l'un des principaux centres de recherche aéronautique. Kármán poursuit ses recherches sans relâche, apportant d'importantes contributions dans divers domaines (mécanique des fluides, théorie de la turbulence, vol supersonique, mathématiques appliquées, structures d'aéronefs, érosion éolienne des sols).

Son esprit d'ouverture pousse Kármán à s'intéresser à l'astronautique. En 1936, malgré la méfiance des cercles académiques, il soutient plusieurs de ses étudiants intéressés par l'autopropulsion et ses applications. Moins de deux ans plus tard, l'armée de l'air américaine finance un projet de son laboratoire sur l'utilisation des fusées pour améliorer les performances des avions classiques, et notamment réduire leur distance d'envol. En 1940, Kármán montre pour la première fois depuis l'invention de la poudre qu'il est possible de concevoir un moteur-fusée stable à combustible solide. Peu après est construit le prototype de la fusée à propergol liquide permettant le décollage assisté des avions. En 1941, Kármán participe à la fondation d'Aerojet General Corporation, première entreprise américaine à fabriquer des moteurs-fusées à propergols[...]

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Écrit par

  • : ancien membre et président de l'Académie internationale d'astronautique, Paris, fondateur et rédacteur de Leonardo (journal international de l'artiste contemporain), éditeur des cinq premiers colloques sur la création d'un laboratoire lunaire international
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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