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THÉORIE DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE, William Stanley Jevons Fiche de lecture

William Stanley Jevons - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

William Stanley Jevons

La Théorie de l'économie politique du Britannique William Stanley Jevons (1835-1882) traduit d'abord l'émergence de la « révolution marginaliste », à laquelle ont également œuvré Léon Walras, en France, et Carl Menger, en Autriche. Elle marque aussi la montée en puissance de l'économie mathématique, une voie jusqu'alors empruntée par quelques rares pionniers (Heinrich von Thünen, Augustin Cournot, Jules Dupuit). L'ouvrage participe de cette volonté d'ériger l'économie au rang de science rationnelle, au même titre que la mécanique, en lui empruntant son langage et en se fondant sur une nouvelle théorie de la valeur, basée non plus sur le travail comme chez les « classiques » (Adam Smith, David Ricardo, Karl Marx) mais sur l'utilité.

Utilité et échange

La Théorie de l'économie politique rassemble les éléments nécessaires à la construction de cette « mécanique de l'utilité et de l'intérêt privé ». Le chapitre introductif présente le caractère mathématique de l'économie qui « traite de quantités », telles que « le plaisir, la peine, l'utilité, la valeur, la monnaie, le capital, etc. ». Le deuxième chapitre, « Théorie du plaisir et de l'effort », explicite les fondements utilitaristes de l'ouvrage : Jevons revendique une filiation avec Jeremy Bentham et envisage de quelle manière on peut « traiter le plaisir et l'effort comme on traite en algèbre les quantités positives et négatives ». Dans le chapitre III, « Théorie de l'utilité », il explique que l'utilité reste « une circonstance des choses » : elle n'existe que dans un rapport aux besoins de l'homme. En opérant une distinction entre « l'utilité totale » et « le degré d'utilité », Jevons formule une « loi générale », celle de l'utilité marginale décroissante : plus la quantité possédée d'un bien augmente, plus l'utilité (la satisfaction) tirée de la dernière unité décroît. La « Théorie de l'échange » (chapitre IV) est alors élaborée dans le cadre d'un marché parfait (« deux ou un plus grand nombre de personnes négociant deux ou un plus grand nombre de produits lorsque les stocks de ces produits et les intentions des coéchangistes sont bien connus de tous »). Il analyse l'échange de deux produits entre deux « corps commerçants » (une collectivité d'acheteurs ou de vendeurs, pouvant toutefois se réduire à un individu) maximisant leur utilité, et met en avant un théorème de l'échange : le rapport des prix reflète le rapport des utilités marginales, c'est-à-dire le rapport entre le supplément de satisfaction procurée par la dernière unité de marchandise obtenue et la perte de satisfaction due à la dernière unité de marchandise offerte en échange.

Les trois derniers chapitres (« Théorie du travail », « Théorie de la rente », « Théorie du capital »), dont les interprétations sont plus controversées, tentent de prendre en compte les conditions de l'offre et leurs incidences sur la détermination des prix dans une économie de marché.

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