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MARTINGALES THÉORIE DES

Martingales à temps discret et théorèmes de convergence

Exemple 2 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Exemple 2

Le cœur de cette partie est l'étude des théorèmes de convergence. Nous donnerons quelques idées sur le théorème d'arrêt, les résultats de convergence, les inégalités et quelques applications.

Théorème d'arrêt

L'idée essentielle contenue dans ce paragraphe est la suivante. Pour un jeu équitable, dans un intervalle de temps borné, il n'existe pas de « stratégie » (c'est-à-dire de façon de miser et de quitter le jeu en tenant compte uniquement des coups passés) qui permette de gagner. Ainsi la stratégie « bête » de l'exemple 1 n'est-elle pas plus bête qu'une autre.

En termes mathématiques, cela se traduit de la manière suivante : le caractère de martingale d'un processus n'est pas affecté par un temps d'arrêt. Plus précisément :

– on dit qu'une variable aléatoire T à valeurs dans N est un temps d'arrêt par rapport à une filtration (Fn) si, pour tout entier n, {T = n}, est Fn-mesurable : autrement dit, en termes de jeux, l'instant T où on décide de quitter le jeu ne dépend pas des informations connues à ce moment-là.

– Si T est un temps d'arrêt relativement à (Fn), on définit la tribu FT (dite tribu associée à l'instant aléatoire T) par l'ensemble des événements A tels que A ∩ {T = n} soit Fn-mesurable.

Moralement, c'est la tribu des événements antérieurs à T : si T(ω) = n0 fixé, on retrouve bien Fn0.

Théorème. Si S et T sont deux temps d'arrêt bornés vérifiant S ≤ T, alors

presque sûrement.

Il en résulte, en prenant l'espérance des deux membres, que E(XT) = E(X0) pour tout temps d'arrêt T borné. Réciproquement, on peut montrer que, si un processus vérifie cette propriété, c'est une martingale. En termes de jeux, si Xn représente le gain cumulé en n coups dans un jeu équitable (avec X0 = 0), l'égalité E(XT) = E(X0) signifie bien que l'espérance du gain reste nulle quelle que soit la stratégie adoptée.

Si le temps d'arrêt T n'est pas borné, l'égalité E(XT) = E(X0) ne subsiste pas nécessairement, comme le montre l'exemple 2 ; en effet, dans cet exemple, appelons T le premier instant où la pièce tombe sur pile, T est un temps d'arrêt et XT = 1 presque sûrement, alors que E(X0) = 0.

En fait, dans la pratique, une telle stratégie n'est pas si facile à adopter car le joueur ne peut avoir un capital suffisant pour supporter des pertes arbitrairement grandes. Ainsi donc la stratégie « futée » n'est-elle futée que pour les riches.

Faisons toutefois, sans insister, la remarque suivante : si S et T sont des temps d'arrêt non bornés et si la famille (Xn) est uniformément intégrable, c'est-à-dire si :

alors, la conclusion du théorème d'arrêt reste encore vraie.

Avec des modifications évidentes, des théorèmes du même type peuvent être énoncés pour les sur-martingales et pour les sous-martingales. Ces résultats assez simples ont une signification relativement concrète, mais ils servent aussi d'outils pour l'étude générale des martingales.

Théorème de convergence

Les résultats que nous allons présenter ici constituent une partie importante (élaborée, pour l'essentiel, après la Seconde Guerre mondiale par J. L. Doob) de la théorie des martingales.

Commençons par une remarque simple : soit Fn une suite croissante de tribus. Si (Xn, Fn) est une martingale, la suite Yn =Xn − Xn−1 vérifie E(Yn|Fn−1) = 0 ; réciproquement, si Yn est une suite adaptée à Fn telle que E(Yn|Fn−1) = 0, alors Xn = Y1 + ... + Yn est une martingale relativement à Fn.

On dit, dans ce cas, que la suite (Yn, Fn) est une suite d'accroissements de martingales. Si les Yn sont de carré intégrable, il est alors clair que[...]

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, chargé de recherche au C.N.R.S.
  • : docteur ès sciences, assistant à l'université de Rennes
  • : docteur ès sciences, attaché de recherche au C.N.R.S.

Classification

Médias

Exemple 1 - crédits : Encyclopædia Universalis France

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Exemple 2 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Exemple 2

Autres références

  • LÉVY PAUL (1886-1971)

    • Écrit par
    • 503 mots

    Mathématicien français né et mort à Paris. Ingénieur au corps des Mines, docteur ès sciences en 1912, Paul Lévy enseigna l'analyse à l'École polytechnique de 1920 à 1959, ainsi que l'analyse et la mécanique à l'École nationale supérieure des mines de 1914 à 1951. Il fut élu à l'Académie des sciences...

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