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MARTINGALES THÉORIE DES

Martingales à temps continu et semi-martingales

Pour les martingales à temps continu, on a des résultats analogues à ceux qui ont été décrits ci-dessus dans le cas du temps discret ; mais leur étude (et celle des processus qui y sont rattachés, les semi-martingales) tire aussi son origine des propriétés de martingales associées à deux processus stochastiques qui jouent un rôle fondamental : le mouvement brownien (ou processus de Wiener) et le processus de Poisson.

L'intérêt de cette étude est ensuite accru par la construction de l'intégrale stochastique, la résolution d'équations différentielles stochastiques par rapport aux semi-martingales qui permettent de développer un calcul stochastique à temps continu. Les applications en sont nombreuses, autant dans d'autres branches des mathématiques que pour la modélisation de certains phénomènes physiques.

Dans tout ce paragraphe I = [0, ∞[.

Exemples

Exemple 7 : Soit (Nt), t ≥ 0, le processus de comptage de Poisson de paramètre 1 et (Ft), t ≥ 0, la filtration naturelle de (Nt), t ≥ 0. La propriété pour (Nt), t ≥ 0, d'avoir ses accroissements indépendants permet d'obtenir que, avec t ≥ 0,

soient des martingales.

Exemple 8 : Un processus (Bt), t ≥ 0, continu, adapté à une filtration (Ft), t ≥ 0, est un mouvement brownien si, pour tout s et pour tout t positifs, la variable Bt+s − Bt est indépendante de Ft et suit une loi gaussienne centrée de variance s ; il est facile de voir, alors, que (Bt, Ft), t ≥ 0, et (Bt2 − t, Ft), t ≤ 0, sont des martingales.

Le mouvement brownien peut être considéré comme « limite » des résultats d'un jeu de pile ou face lorsqu'on jette les pièces à des instants de plus en plus rapprochés ; plus précisément, si Xn = Y1 + ... + Yn est le gain cumulé par le joueur à l'instant n dans le jeu de pile ou face « bête » de l'exemple 1, on peut voir que la suite de processus

(où[nt]désigne la partie entière de nt, pour t ∈ R+ ) converge « en loi » vers le mouvement brownien (Bt). Cette propriété reste vraie si (Yn) est une suite quelconque de variables aléatoires indépendantes, de même loi, centrées, de variance 1. Ainsi donc, puisque (Xn) est la somme de phénomènes indépendants entre eux et stationnaires, le brownien apparaît comme l'intégrale de phénomènes aléatoires infinitésimaux indépendants entre eux et stationnaires, c'est-à-dire de ce que les physiciens appellent le « bruit blanc ».

Régularité des trajectoires

Les trajectoires des martingales à temps continu ont des propriétés de régularité remarquables, provenant en particulier du théorème de convergence pour le cas discret : si (Xt), t ≥ 0, est une sous-martingale ou une sur-martingale, alors, en dehors d'un ensemble de probabilité nulle, la fonction r ↦ Xr(ω) définie sur les rationnels positifs admet une limite à droite et une limite à gauche.

Le théorème d'arrêt est valable pour toute sur-martingale ou bien pour toute sous-martingale continue à droite, en définissant un temps d'arrêt T, comme une application T : Ω → [0, ∞] telle que {T ≤ t} ∈ Ft pour tout t ≥ 0, et FT étant la tribu ensemble des événements A tels que A ∩ {T ≤ t} ∈ Ft.

Et, comme on l'a dit plus haut, on a des théorèmes de convergence analogues à ceux du temps discret.

Semi-martingales et variation quadratique

Un processus (Xt), t ≥ 0, est dit à variation finie si, pour chaque ω, la fonction t ↦ Xt(ω) est à variation finie ou bornée sur tout compact de R+ : elle ne tremble qu'un peu.

Certaines martingales sont à variation finie (exemple 7) ; par contre, le mouvement brownien n'a pas cette propriété (et même presque toutes ses trajectoires sont à variation infinie) : en termes intuitifs,[...]

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, chargé de recherche au C.N.R.S.
  • : docteur ès sciences, assistant à l'université de Rennes
  • : docteur ès sciences, attaché de recherche au C.N.R.S.

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Exemple 1 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Exemple 1

Exemple 2 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Exemple 2

Autres références

  • LÉVY PAUL (1886-1971)

    • Écrit par
    • 503 mots

    Mathématicien français né et mort à Paris. Ingénieur au corps des Mines, docteur ès sciences en 1912, Paul Lévy enseigna l'analyse à l'École polytechnique de 1920 à 1959, ainsi que l'analyse et la mécanique à l'École nationale supérieure des mines de 1914 à 1951. Il fut élu à l'Académie des sciences...

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