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POTENTIEL THÉORIE DU

Théorèmes et principes fondamentaux

Balayage

On appelle S-fonction une fonction u localement bornée inférieurement qui vérifie, pour toute boule B(x, R), la relation :

dσ est la mesure-aire de ∂B et ∫* l'intégrale supérieure.

L'utilité de ces fonctions provient de ce que l'enveloppe inférieure d'une famille de S-fonctions localement bornée inférieurement est une S-fonction et que la régularisée semi-continue inférieurement d'une S-fonction est hyperharmonique.

Soit ω un ouvert borné de Rn, E ⊂ ω, et ϕ une fonction ≥ 0 sur E. On note (RϕE)ω ou RϕE l'enveloppe inférieure des fonctions v hyperharmoniques ≥ 0 dans ω qui majorent ϕ sur E. La fonction RϕE s'appelle la réduite de ϕ sur E et est une S-fonction ; c'est une fonction croissante de E, positivement homogène et sous-additive en ϕ.

La proposition 4 montre que RϕE est harmonique, ou égale à + ∞, en dehors de E.

Si ϕ est la trace d'une fonction surharmonique v ≥ 0, la régularisée ûRvE, alors surharmonique, est appelée la balayée de v sur E. Si E est suffisamment régulier (une boule, par exemple), la balayée vaut v sur E ; et, si v est un potentiel Gμ, la balayée, majorée par Gμ, est encore un potentiel qui vaut Gμ sur E. On peut donc écrire :

On dit que μE est la balayée de μ sur E et que μE engendre le même potentiel que Gμ sur E. On dit de façon imagée que l'on a balayé les masses sur E. C'est en fait ce qui se passe : si E est toujours un compact suffisamment régulier, μE est alors constituée des masses de μ portées par E, auxquelles viennent s'ajouter les masses de μ qui n'étaient pas portées par E. Une étude approfondie donne un résultat plus précis pour E quelconque.

Principe de domination

Plusieurs formes plus ou moins fortes du principe de domination peuvent être données, dont celle-ci : Si, dans un ouvert ω, une fonction surharmonique majore un potentiel Gμ, localement borné sur le support de μ, elle le majore partout. Si Gμ était continu, il ne s'agirait de rien d'autre que du principe du minimum.

Capacité

Soit K un compact d'un ouvert borné ω de Rn. On appelle potentiel capacitaire de K la balayée ûR1K de 1 sur K. La mesure qui l'engendre s'appelle la mesure capacitaire et μ(K) est la capacité de K, notée C(K). Grâce au principe de domination, on voit que ûR1K est le plus grand potentiel majoré par 1 dans ω ayant une masse associée ≥ 0 portée par K. Ce résultat donne la formule plus connue :

où la borne supérieure est prise pour l'ensemble de toutes les mesures positives μ portées par K telles que Gμ ≤ 1 sur K.

La capacité C est une fonction d'ensemble définie sur les compacts de ω et telle que :

1. La fonction C est une fonction croissante :

2. Si (Kn) est une suite décroissante de compacts, d'intersection K ≠ ∅, on a :
on dit que C descend sur les compacts ;

3. On a la propriété de sous-additivité forte. Pour tous compacts K1 et K2, on a :

On définit aussi la capacité intérieure C*(E) et la capacité extérieure C*(E) d'un ensemble quelconque E par :

où la borne supérieure est prise pour K parcourant l'ensemble des compacts contenus dans E, et :
où la borne inférieure est prise pour ω parcourant l'ensemble des ouverts contenant E.

On montre que, pour E relativement compact dans ω, C*(E) est encore la masse totale de la mesure associée à ûR1E.

La fonction C* est croissante, descend sur les compacts et monte sur les ensembles quelconques ; cela signifie que, si (En) est une suite croissante d'ensembles quelconques, on a :

Ensembles exceptionnels

Il existe des ensembles de capacité strictement positive, qui sont très petits. Par exemple, dans le plan, l'ensemble fermé de Cantor sur le segment [0, 1] est de capacité strictement positive alors qu'il est non seulement de mesure nulle[...]

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