THÉRAPEUTIQUE Radiothérapie
La radiothérapie des tumeurs malignes est née, à la fin du xixe siècle et au début de ce siècle, de deux découvertes différentes. D'une part, Becquerel observa accidentellement l'action biologique des radiations γ du radium, en constatant l'apparition d'un érythème en regard d'un tube de radium qu'il avait porté sur lui. D'autre part, les possibilités thérapeutiques du nouvel agent physique découvert par Röntgen (1895) furent systématiquement recherchées, au même titre que celles des courants électriques et des radiations électromagnétiques de différentes fréquences. Très rapidement, l'expérience clinique démontra qu'il était possible de guérir un cancer par les radiations ionisantes, c'est-à-dire de détruire une masse de 10 à 100 grammes (1010 à 1011 cellules) située au milieu des tissus sains, sans créer dans ceux-ci de lésions trop graves. Cependant, les conditions de travail et l'équipement primitif des premiers praticiens, la fréquence des échecs et des récidives lors des premières tentatives thérapeutiques, la constatation des cancers radio-induits dès les premiers temps de l'utilisation des radiations ont rendu difficile aux radiothérapeutes de faire prévaloir leur technique.
Vers les années 1920, l'apparition de générateurs plus puissants et de tubes capables de supporter des tensions de l'ordre de 200 kV et surtout les observations de Regaud et de Coutard montrant l'intérêt d'un fractionnement des doses par rapport aux doses massives primitivement employées faisaient franchir un nouveau pas à cette méthode thérapeutique.
De 1930 à 1950, des progrès considérables ont été accomplis par les physiciens (précision dans le calcul des doses), par les ingénieurs (amélioration des appareils) et par les cliniciens. Les nouveaux appareils de haute énergie, les techniques précises de repérage de la tumeur et de centrage des faisceaux, la rigueur dans la contention permettant une reproductibilité des irradiations ont permis à la radiothérapie de prendre dans la thérapeutique des tumeurs malignes la première place à côté de la chirurgie.
De plus, dès les premières années du siècle (A. Werner, 1905), la radiothérapie a été largement utilisée dans un certain nombre d'affections non cancéreuses, en raison de deux propriétés importantes : action anti-inflammatoire et action antalgique. En raison des risques liés à l'action des radiations, la radiothérapie des affections non cancéreuses a vu ses indications limitées, mais elle demeure utile et légitime dans certains cas.
Radiothérapie anticancéreuse
Action physique des rayonnements
Les électrons et les particules chargées transfèrent au milieu leur énergie cinétique, au cours d'interactions élémentaires : ionisation (arrachement d'un électron aux atomes du milieu près desquels est passé l'électron) ou excitation (passage d'un électron orbitaire sur un niveau énergétique plus élevé). Une molécule dans laquelle un atome a été excité ou ionisé se trouve dans un état instable, capable de provoquer sa rupture, les produits de cette dissociation pouvant entrer en réaction chimique entre eux ou avec des molécules voisines.
Les rayons X et les rayons γ sont absorbés dans le milieu par effet Compton ou par effet photoélectrique. Dans les deux cas, l'énergie perdue par les photons reparaît sous forme d'énergie cinétique communiquée à des électrons secondaires ; ceux-ci ionisent à leur tour les atomes près desquels ils passent. Au total, quels que soient les rayonnements, l'énergie absorbée se retrouve sous forme d'ionisations et d'excitations le long du trajet des particules chargées.
La dose (exprimée en Gray ou anciennement en rad, 1 Gray = 100 rads) en un point considéré est égale à la quantité d'énergie absorbée dans le milieu[...]
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Écrit par
- François ESCHWEGE : chef de clinique à l'Institut Gustave-Roussy, Villejuif, assistant des hôpitaux de Paris.
- Maurice TUBIANA : professeur émérite de la faculté de médecine de Paris-Sud
Classification
Médias
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