THÉRAPEUTIQUE Réanimation
Mise en œuvre institutionnelle
La réanimation ne doit être appliquée que dans des services ou des parties de service qui disposent d'une surveillance médicale permanente et de laboratoires pouvant donner, à toute heure du jour et de la nuit et dans un minimum de temps, les résultats des investigations demandées.
Il existe trois variétés de services :
les départements d'anesthésie-réanimation chirurgicale, qui ont en charge les problèmes préopératoires et postopératoires ;
les services de réanimation spécialisée de cardiologie, d'uro-néphrologie, de toxicologie, vers lesquels on dirige les malades relevant d'une de ces disciplines ;
les services de réanimation polyvalente, qui reçoivent les patients atteints d'affections polyviscérales.
Les thérapeutiques nouvelles en réanimation ont transformé le pronostic d'un certain nombre d'états pathologiques aigus. Toutes les disciplines médicales en ont bénéficié auxquelles les services de réanimation vont apporter leurs concours éventuels.
Un certain nombre de maladies neurologiques mettent la vie en danger du fait des paralysies des muscles de la déglutition ou de la respiration ; l'intubation, la trachéotomie, l'assistance respiratoire permettent de franchir la phase aiguë et d'attendre la régression, voire la récupération complète des paralysies, facilitée par d'autres thérapeutiques ; il s'agit par exemple de la poliomyélite antérieure aiguë, de polyradiculonévrites, de polynévrites, de myasthénie. Dans la myasthénie, les échanges plasmatiques, dont le but est de soustraire les anticorps antirécepteurs d'acétyl-choline, sont indiqués dans les poussées aiguës de la maladie et donnent des résultats favorables mais temporaires dans environ les deux tiers des cas.
Les septicémies posent de multiples problèmes ; les localisations pulmonaires entraînent une insuffisance respiratoire aiguë ; le choc toxi-infectieux provoque une insuffisance circulatoire aiguë, qui est souvent à l'origine d'une oligo-anurie. Il faudra très souvent associer au traitement antibiotique de base l'assistance respiratoire et circulatoire, ou l'épuration extrarénale.
Le tétanos est une toxi-infection sévère mettant le pronostic vital en jeu, du fait de contractures étendues. Son pronostic a été transformé et sa mortalité très fortement réduite grâce à la conjonction de la respiration artificielle et de doses importantes de sédatifs et de myorelaxants, médicaments qui ne pourraient être administrés sans danger à un tétanique respirant spontanément.
À l'usage des antidotes dans le traitement des intoxications, on préfère maintenant un traitement symptomatique logique qui assure le maintien des fonctions vitales et accroît l'élimination du toxique ; jadis, l'intoxication barbiturique était traitée par de fortes doses de strychnine qui créaient une nouvelle intoxication, thérapeutique cette fois ; maintenant, la diurèse forcée, l'alcalinisation plasmatique et l'assistance respiratoire ont abaissé la mortalité à des chiffres très bas, inférieurs à 2 p. 100, sans qu'on ait besoin de recourir à d'autres médicaments. Dans l'intoxication grave par la digitaline, l'utilisation d'anticorps capables de se lier spécifiquement à la molécule toxique et de la déplacer de son site a donné des résultats excellents.
La traumatologie est un des soucis du moment, en raison du nombre grandissant des accidents sur la voie publique. Les interventions chirurgicales d'urgence ne peuvent être faites sur des blessés en état de choc. Ainsi, des écrasements de thorax entraînent une insuffisance respiratoire, qu'il faudra compenser jusqu'à la consolidation des fractures de la cage thoracique. Les fractures du fémur et du bassin peuvent être suivies d'embolies graisseuses qui sont à l'origine[...]
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Écrit par
- Maurice GOULON : professeur émérite à l'université de Paris-V-René-Descartes, membre de l'Académie nationale de médecine
- François NOUAILHAT : médecin des hôpitaux de Paris, maître de conférences agrégé
Classification
Autres références
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RESPIRATOIRE (APPAREIL) - Catégories de médicaments
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