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THÉRAPEUTIQUE Thérapies substitutives et régénératives

La substitution d'éléments du corps humain en vue de traiter des maladies trouve sa justification, au tout début du xixe siècle avec François-Xavier Bichat, dans la mise en évidence que certains organes ou tissus sont précisément le support corporel de ces maladies. Le concept de greffe thérapeutique naîtra de l'idée que les éléments vitaux ne peuvent être supprimés et doivent être remplacés. Il prolonge, chez l'homme, des millénaires de pratique de la greffe au sein du monde végétal. Organes et tissus sont constitués de cellules, structures de base des organismes vivants. De mieux en mieux connues grâce au progrès de la biologie cellulaire, les cellules ont fait l'objet, vers la fin du xxe siècle, de techniques d'isolement, de conservation et de transformation qui ouvrent la voie à une nouvelle étape dans la substitution des éléments du corps humain, celle de la thérapie cellulaire.

Les greffes d'organes et de tissus

Les grandes étapes

Les organes, masses fonctionnantes vitales pour l'organisme, qu'il s'agisse du rein, du foie, du cœur, du poumon, du pancréas ou de l'intestin, sont irrigués en permanence par le sang. La greffe d'organes imposait de résoudre trois grands types de difficultés : le rétablissement de la circulation sanguine à l'intérieur du greffon ; la maîtrise des conséquences biologique de cette irrigation ; l'obtention d'un greffon viable. Si l'on met de côté la greffe, chez l'homme, d'organes d'origine animale (xénogreffe), qui n'a pas encore été couronnée de vrais succès, il est possible d'identifier les grandes étapes qui ont conduit au succès des greffes d'organes d'origine humaine (allogreffe).

À cet égard, l'attribution du prix Nobel de physiologie ou médecine constitue un repère utile. Ce prix présente l'avantage de souligner des avancées conceptuelles nettes et fructueuses, même s'il néglige des observations médicales qui ont pourtant eu un impact considérable. Il est possible d'identifier cinq grandes étapes.

– La mise au point de l'anastomose vasculaire valut le prix Nobel à Alexis Carrel en 1912 et marqua le couronnement du savoir-faire indispensable pour rétablir la continuité entre des artères et des veines. Cette avancée considérable ouvrit la voie à la chirurgie vasculaire et cardiaque et à la greffe d'organes.

– Même si le lien n'est pas immédiat avec la greffe, la découverte des groupes sanguins par Karl Landsteiner (Prix Nobel en 1930) eut un impact très important, car les règles de la transfusion sanguine s'appliquent à la greffe d'organes.

– Bien qu'elle n'ait pas eu immédiatement en matière de greffe le retentissement médical qu'elle méritait, la découverte de l'état de tolérance immunitaire, et plus particulièrement du rôle du système immunitaire dans le rejet, valut en 1960 le prix Nobel à Peter Medawar et Franck Burnet. Cette avancée très importante a fait miroiter le Graal de la greffe : la capacité d'obtenir l'acceptation du greffon tout en préservant la compétence immunitaire du receveur vis-à-vis de tous les organismes étrangers, en particulier les virus, les parasites et les champignons microscopiques. Malheureusement, l'induction de cet état de tolérance réalisable chez des petits mammifères n'est pas encore possible chez l'homme (cf. immunité, biologie).

– La mise en évidence du rôle de marqueurs biochimiques situés à la surface des cellules, les antigènes d'histocompatibilité, et de leur rôle dans le fonctionnement du système immunitaire valut à Baruj Benacerraf, Jean Dausset et Georges Snell le prix Nobel en 1980. Or le respect des règles de la compatibilité tissulaire (cf. histocompatibilité) est un des aspects fondamentaux de la greffe de moelle[...]

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