THÉRAPEUTIQUE Thérapies substitutives et régénératives
Les thérapies cellulaires
La constitution d'organes ou de tissus utilisables comme greffon n'est pas, loin de là, la seule ambition de la thérapie cellulaire, qui vise plus largement à soigner de nombreuses maladies par administration de cellules humaines.
Un domaine en cours de définition
Comme toutes les pratiques naissantes, la thérapie cellulaire cherche encore une définition précise. S'agit-il de traiter des cellules ou de traiter avec des cellules ? La dénomination « thérapie cellulaire » peut en effet faire douter.
Malgré l'ambiguïté de cette appellation, l'ambition de la thérapie cellulaire est bien de traiter des malades à l'aide de cellules. Si la dénomination « thérapie cellulaire » paraît s'imposer de préférence à celle de « greffe de cellules », c'est que la possibilité de transformer les cellules utilisées confère au processus technique une portée plus large que celle de la simple greffe : la capacité thérapeutique peut en effet être directement liée à la transformation subie par les cellules.
Selon le degré de transformation des cellules, la thérapie cellulaire s'apparente, d'un côté, à la simple greffe de cellules qui ont été prélevées chez un donneur puis sont administrées chez un receveur et, d'un autre côté, à l'administration de cellules ayant subi un processus complexe de conservation, de sélection puis de transformation, qui leur confère des propriétés nouvelles. La transformation des cellules peut aller jusqu'à une modification de leur patrimoine génétique, faisant alors de ces cellules un produit combinant thérapie cellulaire et thérapie génique.
De telles perspectives pourraient ouvrir la voie à une nouvelle forme de médecine : la médecine régénérative.
La greffe de cellules souches hématopoïétiques : une thérapie cellulaire déjà ancienne
La greffe de cellules souches hématopoïétiques est le traitement souvent efficace de nombreuses maladies hématologiques, par exemple pour restaurer le système hémato-lymphoïde, ou d'affections cancérologiques, notamment de leucémies. Prélevées chez le malade lui-même ou chez un donneur vivant, apparenté ou non au receveur, ces cellules sont recueillies dans la moelle osseuse (ce qui réclame une anesthésie générale) ou, depuis peu, dans le sang circulant, ce qui réclame de les y pousser par l'administration préalable de facteurs de croissance. Plus récente, l'utilisation de cellules souches hématopoïétiques allogéniques prélevées dans le sang placentaire après un accouchement semble prometteuse, du fait de la réduction du risque de réaction du greffon contre l'hôte, ce qui autorise un respect moins strict des règles de compatibilité tissulaire. Cette méthode est cependant restreinte aujourd'hui à la greffe chez l'enfant en raison du petit nombre de cellules obtenu.
Le destin des malades recevant ce type de greffe est dominé par le risque de récidive de la maladie initiale, s'il s'agissait d'un cancer, et par les conséquences d’un éventuel conflit immunologique entre le greffon et l'hôte en cas de greffe allogénique (cf. encadré Greffes hématopoïétiques). La nature de la maladie initiale et son stade évolutif, l'existence ou non d'un donneur, qu'il soit apparenté ou pas au receveur, sont autant d'éléments intervenant dans le choix du type de greffe à envisager, et dans la qualité du résultat à long terme.
Ces greffes très coûteuses, pratiquées avec une efficacité identique dans la plupart des grands hôpitaux français, ont transformé le pronostic de maladies autrefois constamment mortelles. Les facteurs de progrès sont à trouver du côté du contrôle de la maladie cancéreuse, des méthodes de mesure de la compatibilité tissulaire, d'un accès plus large à ces cellules en situation allogénique, et de la capacité de[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Didier HOUSSIN : professeur de chirurgie
Classification
Autres références
-
RESPIRATOIRE (APPAREIL) - Catégories de médicaments
- Écrit par Encyclopædia Universalis et Henri SCHMITT
- 1 464 mots
- 1 média
Les poumons, comme tout organe du corps, peuvent subir des atteintes pathologiques : infections par des virus (grippe ou Covid-19, par exemple), des microbes (comme les pneumocoques), des champignons (comme les Aspergillus ou des Pneumocystis), divers types de cancer, et, enfin, des atteintes d’origine...
-
ACNÉ
- Écrit par Corinne TUTIN
- 3 313 mots
- 4 médias
Dans les formes très légères ou légères d’acné, le traitement est d’abord local sous forme de gel, crème ou lotion. Il repose sur l’usage de peroxyde de benzoyle (un agent oxydant antibactérien, également kératinolytique et antiséborrhéique) ainsi que sur les rétinoïdes topiques (dérivés du rétinol... -
ACUPUNCTURE
- Écrit par François BOUREAU
- 3 000 mots
- 1 média
...de façon à reproduire les effets de l'excitation manuelle. Ils se caractérisent par une fréquence basse (de 2 à 4 cycles par seconde) et par une intensité souvent élevée. Initialement utilisée lors d'interventions chirurgicales, son application s'est étendue au traitement symptomatique de la douleur. -
ACUPUNCTURE AURICULAIRE ou AURICULOTHÉRAPIE
- Écrit par Michel MARIGNAN
- 999 mots
L' acupuncture auriculaire, ou auriculothérapie, est une méthode thérapeutique du domaine des réflexothérapies pour laquelle le pavillon de l'oreille est utilisé à des fins thérapeutiques mais aussi diagnostiques. Technique médicale en première apparence semblable à l'acupuncture chinoise –...
- Afficher les 202 références